Zendaya, Mike Faist, Josh O’Connor
Challengers, c’est l’histoire d’un triangle amoureux sur fond de tennis. Tashi (Zendaya), ancienne joueuse de tennis, fait participer son mari Art (Mike Faist) à un tournoi “Challenger” afin de relancer sa carrière. Lors de celui-ci, le couple est confronté à la présence de l’ancien meilleur ami de Art, et ancien petit ami de Tashi, Patrick (Josh O’Connor).
L’annonce du film et la diffusion de son premier extrait ont suscité beaucoup d’engouement sur la toile. Il faut dire que la tête d’affiche est constituée de Zendaya, une des actrices américaines les plus en vues actuellement (vue récemment dans Dune 2 de Denis Villeneuve). On peut aussi noter que le réalisateur, Luca Guadagnino, est l’un des cinéastes en vogue du moment depuis le magnifique Call me by your name. Et pourtant, avec Challengers, on est loin de l’excellence cinématographique.
Le film oscille entre moments du présent avec ce tournoi décisif et moments du passé, notamment 12 ans plus tôt, lors de la rencontre entre les trois protagonistes. Le triangle amoureux est vite installé et le film propose un bon rythme pour raconter cette histoire ... une histoire cependant tirée en longueur.
L’histoire d’amour semble peu crédible et tourne en rond. Si on croit aux amourettes entre Tashi et les deux amis à l’adolescence, le retour du triangle amoureux après des années semble sorti de nulle part. Vous pourriez me dire que l’amour ne s’explique pas bien-sûr mais ici peut-on vraiment parler d’amour ?
Depuis le début, le personnage de Tashi ne s’intéresse qu’au tennis, au contraire de ses homologues masculins, qui, eux, vouent un vrai culte à la jeune femme. Tashi semble ne jamais avoir été en amour avec l’un ou l’autre : elle déteste l’un depuis une dispute lorsqu’ils étaient adolescents et déprécie aussi son mari, dont la carrière ratée lui fait honte. Son véritable amour, c’est le tennis. Difficile donc de croire aux sentiments envers l’un ou l’autre. Du côté des deux hommes, ils privilégient Tashi plutôt que leur carrière et semblent plus intéressés de repartir avec la femme que le trophée. Peut-être aurait-il été plus intéressant de s’intéresser à une rivalité sportive entre deux anciens amis plutôt qu’une compétition amoureuse peu captivante.
Challengers propose de se concentrer sur ce triangle amoureux et met l’accent sur la relation entre les trois protagonistes. Des personnages qui souffrent d’un manque d’évolution et de prise de maturité. Dix ans séparent le début de l’histoire et sa fin et pourtant les trois agissent de la même manière en tant qu’adultes et en tant qu’adolescents. De plus, leurs actions n’ont parfois que peu de sens (et pas de conséquences).
Soit, si le scénario est vu et revu, ses personnages égoïstes et parfois pathétiques, Challengers nous propose de belles performances d’acteurs. Le trio de tête excelle dans ce que le scénario leur demande de faire. La mise en scène est elle aussi plutôt réussie, assez inventive, même si elle va parfois dans tous les sens et est assortie d’une musique répétitive et inutile lors de certaines scènes.
Un film trop long pour ce qu’il raconte, qui se répète beaucoup et dont le scénario fait oublier les bons éléments qu’il propose.
Flore Mouchet