Conclave

Du latin‘cum clave’ (avec clé), le conclave désigne le lieu où sont enfermés les cardinaux, constitués en assemblée afin d’élire le nouveau pape.

Sixième long-métrage du réalisateur allemand Edward Berger, « Conclave » est l’adaptation du roman homonyme de Robert Harris, un thriller prenant place au cœur de l’Église catholique.

Nous sommes au Vatican. Le pape vient de mourir et ses fidèles assistants enclenchent sans tarder les préparatifs de succession. La chambre est mise sous scellé, le corps est transporté, les gestes sont rigoureusement menés. Chargé de superviser le conclave malgré lui, le cardinal Lawrence (Ralph Fiennes) est en proie à ses propres doutes. Il ne sait pas encore que le conclave sera le théâtre d’une enquête où se mêlent ambitions de pouvoir, escroqueries et autres secrets.

Les portes se referment sur les délégations de cardinaux, désormais confinés dans les murs du Saint Siège, sans contact avec l’extérieur, jusqu’à la nomination du nouveau pape selon un rituel convenu. Dans ce huis clos propice au mystère, le spectateur bénéficie du privilège d’entrée dans un lieu interdit et d’être témoin de ce qui s’y passe. Voir la réalité qui se cache sous les robes rouges et blanches parfaitement amidonnées et repassées. Voir les nonnes invisibles qui incarnent les yeux et les oreilles des lieux. Tout est en mouvement, parfois lent et répétitif, mais incertain et prêt à craquer à tout moment.

Le film est captivant par son intrigue et le développement psychologique du personnage principal, remarquablement interprété, mais également par sa mise en scène sophistiquée et une bande son prenante renforçant les tensions et le suspense ambiant. Bien qu’il s’agisse d’un thriller, « Conclave » est un film très accessible qui n’épargne pas l’humour. Une façon de voir les dessous du Vatican comme on n’en a que rarement l’occasion.

Luz