Tom Hardy, Shia LaBoeuf, Guy Pearce, Gary Oldman
Les frères Bondurant sont des durs à cuire, et surtout à tuer. La légende les prétend invincibles : maladies, blessures, rien n’en vient à bout ; mais ces trafiquants d’alcool œuvrant lors de la Prohibition vont-ils survivre à la dictature de Charley Rakes (l’acteur Guy Pearce, méconnaissable), un représentant du gouvernement aux techniques d’intimidation à peu près aussi douces que la lame aiguisée d’un couteau de boucher ?
Lawless (Des Hommes sans lois) est un pur produit de l’idéologie américaine, prônant la libre entreprise jusqu’aux limites de l’enfer. La fratrie Bondurant représente le dernier (et sanglant) bastion révolutionnaire contre un état régulateur dont le seul représentant, lâche, cruel et immoral, (bref, un homme de qualités) pousse à se demander qui est vraiment « lawless » au final.
Si on ne prend cependant pas trop la peine de s’arrêter sur un propos peut-être éthiquement déconcertant (pour un public européen), Lawless n’en est pas moins une histoire passionnante, à la fois drôle et tragique, où convergent des personnages tous différents, (pour la plupart) humains et attachants, pas des héros invincibles mais de vraies forces de la nature pleines de volonté.
Pour ceux qui saisissent la référence, Lawless c’est un peu The Public Enemy (*) au Far West (les protagonistes, pourtant résidents de Virginie, ayant la dégaine et la diction des plus lonesome des cowboys).
Au final, Lawless est une production truffée d’acteurs talentueux, de twists originaux et de personnages touchants, se situant dans la droite lignée ( esthétique, scénaristique, morale) des films sur la Prohibition, un film que pourra apprécier tout spectateur, à condition qu’il ne fuie pas devant quelques litres de sang.
Aurélie Waeterinckx
(*) The Public Enemy (W.A.Wellman, 1931)
est un film sur la Prohibition donnant le rôle principal à un
personnage de hors-la-loi violent (joué par James Cagney).