Gore/trash
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DIARY OF THE DEAD

George A. Romera (USA 2008 - distributeur : Paradiso Filmed Entertainment)

Michelle Morgan, Shawn Roberts, Nick Alachiotis

95 min.
4 juin 2008
DIARY OF THE DEAD

Le mercredi, jour de sortie des films, ressemble à une classe de lycée. Il y a le bon élève, celui qui surprend par son engagement personnel, celui qui aurait pu faire mieux, le bon copain, le cancre, etc …

Pour cette semaine ainsi et dans l’ordre « Pudor » de David et Tristan Ulloa, « Calle Santa Fe » de Carmen Castillo, « Boarding gate » d’Olivier Assayas, « Eldorado » de Bouli Lanners, « Sex & the city » de Michael Patrick King.

Et près de la porte d’entrée (ou de sortie suivant la perspective adoptée) celui dont les réponses sont imprévisibles. Tantôt intéressantes, tantôt quelconques parce que menacées de répétition.

C’est le cas cette fois-ci avec le dernier ouvrage de George Romero qui continue, après quatre opus sur le sujet et en attendant le sixième déjà annoncé, à explorer sa vision entropique de la civilisation.

Il n’aborde pas le thème avec le sens du tragique dérisoire d’Oswald Spengler dans les deux volumes de son « Déclin de l’occident » (*) mais avec l’alerte transgression d’un des derniers tabous de notre société : le cannibalisme.

De jeunes apprentis cinéastes tournent un film d’horreur à petit budget. Ils rencontrent des zombies - au fait pourquoi pas ? Dans la forêt des contes d’antan, le petit Poucet rencontrait bien un ogre et Blanche-Neige des nains. - qu’ils vont filmer dans leur réalité masticatoire - le zombie raffole des vivants même sans sauce béarnaise, juste avec beaucoup de ketchup - et avec un entrain dû à l’usage de la technique dite de la camera subjective.

Et du procédé du faux documentaire, décidemment bien dans l’air du temps - non grâce à Michael Moore (quoique…) - depuis le génial [parce que c’était le premier d’une ensuite trop longue liste de clones (**)] « The Blair Witch Project » de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez en 1999.

Film à petit budget, ficelé (bâclé ?) à la quatre-six-deux, atténuant les effets gore de suffisamment d’humour pour désamorcer tout réel impact anxiogène - ce qui n’empêche le film d’avoir été, et à juste titre qualifié, E.N.A -, « Diary… » plaira aux aficionados du genre dit épouvante (que 3 lettres seulement séparent du film-épouvantail) qui auront même pour alibi de pouvoir plaider en faveur de la sagacité (à défaut d’originalité) du réalisateur.

Qui ne veut pas que faire peur, mais aussi faire réfléchir. Sur la perte de sens des images valorisées par d’orgiaques médias.

De là à se prendre pour l’Haneke (« Funny games ») du fantastique … il y a encore du chemin à parcourir.

Courage Monsieur Romero. (m.c.a)

(*) Paru aux éditions Gallimard
(**) « Cloverfield » de Matt Reeves, « Rec » de Jaume Balaguero et Paco Plaza.