Joseph Gordon-Levitt, Scarlett Johansson, Julianne Moore, Tony Danza
Il est désormais devenu chose courante pour les acteurs de s’essayer à la mise en scène. C’est au tour de Joseph Gordon-Levitt ( 500 Days of Summer , Inception , Premium Rush ), l’acteur fétiche de Christopher Nolan, de se jeter à l’eau. Il a pour ce faire choisi un sujet souvent controversé et déjà traité au cinéma : les médias ou œuvres cinématographiques et les fantasmes, stéréotypes qu’ils véhiculent.
La particularité du film réside néanmoins dans son personnage principal, incarné par le réalisateur lui-même. Don Jon a beau enchaîner les conquêtes, il préfère s’adonner quotidiennement et frénétiquement à une masturbation qui est loin d’être intellectuelle. Un personnage qui est une réelle caricature à lui seul et qui représente l’antithèse même du prince charmant que l’on retrouve naïvement dans les « happy endings ». Mais il se métamorphosera dès lors de sa rencontre avec Barbara (Scarlett Johansson), une pin-up en quête du grand amour, l’incarnation de la femme objet.
Le message du film est clair et le ton est lancé dès les premières secondes : les médias sont critiquables de par les images trompeuses, notamment celles de la femme, qu’ils renvoient, tout autant que les dispositifs qu’ils emploient. L’hypocrisie, la répétition et les stéréotypes sont au cœur du film.
Cette comédie critique a certes la qualité de rompre avec les codes classiques. Quant à la démarche du réalisateur, de mettre à mal les médias en reprenant des cas concrets de leurs dérives, elle est compréhensible et honorable. Mais cette forme même du film, répétitive et stéréotypée à souhait, le place dans le cas typique du « serpent qui se mord la queue ». Et la lassitude prend malheureusement le pas sur l’amusement.
Bénédicte Eïd