Film d’animation
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FRANKENWEENIE

Tim Burton

Charlie Tahan, Catherine O’Hara, Martin Landau (voix)

87 min.
17 octobre 2012
FRANKENWEENIE

Dans Frankenweenie , Victor, un jeune solitaire passionné de science et de cinéma, perd son facétieux chien (et meilleur ami) Sparky. Réel adepte de la science-fiction, Victor Frankenstein (du haut de son nom bien significatif), décide de le ramener à la vie. Pris en exemple par ses camarades de classe, il lance une vague d’autres résurrections de plus en plus monstrueuses.

En choisissant l’animation (des images fixes auxquelles il insuffle un mouvement), Tim Burton met de son côté son meilleur allié : le cinéma, et toute sa magie, car lui seul peut redonner vie à ce qui est mort, et mouvement à ce qui est figé. Son Frankenstein autobiographique, comme lui, ressuscite métaphoriquement les êtres à travers la pellicule, et, plus encore, leur redonne littéralement, physiquement la vie. Réveiller les morts, une abomination ? Pourquoi ? Le cinéma le fait depuis plus d’un siècle. Alors comment reconnaître un bon film d’un mauvais, une résurrection « juste » d’une résurrection monstrueuse ? Le cœur. Remercions-là Disney pour sa patte significative : l’acte le plus contre-nature (défier la mort) est beau, s’il est motivé par l’amour.

Techniquement, le film est un discours sur le cinématographe : l’animation saccadée renvoie chaque personnage à sa nature de figure morte-vivante, et à l’essence du cinéma, qui leur permet de se mouvoir et d’être investies de notre affection. Scénaristiquement, un cocktail savant de bons sentiments et de références filmiques rend le film à la fois instruit, passionné, et divertissant. 

Frankenweenie est une petite ode au cinéma, à ses pouvoirs surnaturels et ses origines (le film est tout entier en noir et blanc), qui plaira aux enfants (adeptes du glauque) comme aux adultes. Si vous doutez encore de la magie du grand écran, n’hésitez pas à laisser au film la chance de vous envoûter et de prouver ses dons fantastiques : il parvient même à ressusciter un Burton qui, jusqu’à aujourd’hui, était en perte d’inspiration. 

Aurélie Waeterinckx