Billy Boyd, Dominic Gould, Patrick Bauchau, Gérard Depardieu
Dans GLENN, The Flying Robot de Marc Goldstein (un réalisateur belge ) , Jack (qui porte bien son nom …), un pianiste alcoolique à la main cassée entraine un « robot domestique » à jouer pour lui et compte l’utiliser pour battre Henry, son rival en amour comme en musique.
Ne laissons pas le titre, ni même le pitch, nous induire en erreur : GLENN n’est pas vraiment un film sur les robots, bien au contraire.
Un prologue en flashforward (*) annonce un film à suspense, anticipe sur l’action et offre au spectateur un jeu de participation à la construction du scénario. Nous voilà à priori bien engagé dans un thriller d’anticipation. Puis vient la suite : une atmosphère lourde, des visages torturés, des notes lancinantes, une lumière à la fois belle et grise (presque mélancolique). Le drame intimiste s’installe.
Où se situer, dans quel genre s’inscrire ?
Pourquoi choisir ?
Plans contemplatifs et séquences (littéralement) explosives s’emboitent assez bien, chapeautés par une esthétique cohérente et sous-tendue par un propos structurant : l’humanité comme force, thématique constante (bien qu’un peu plus floue dans les (la ?) dernière(s) minute(s) ).
La facture du film a une allure artificielle, mais ne l’est pas gratuitement. La froideur des êtres métalliques et la jungle de béton new yorkaise mettent en exergue les visages expressifs des acteurs (quel casting !) et les émotions, subtiles, de leurs personnages. On regrettera cependant des « trucs » cinématographiques (la musique et les gros plans par exemple) qui, s’ils parviennent à donner aux réactions et au « visage » des robots (pourtant à peine anthropomorphes) une profondeur, inondent un peu les échanges purement humains, que le jeu d’acteurs gèrerait très bien tout seul.
Voilà le grand défaut du film : trop bien vouloir faire. Tout de la mise en scène ou du scénario (efficace, peut-être « trop ») vise à aider et accompagner le spectateur dans son trajet interprétatif : dans une même scène dialogue, musique et expressions faciales tiennent un discours similaire, mettant parfois en péril l’effet naturel.
L’entrée dans la salle n’était pas sans inquiétudes (un film belge, un film belge en anglais, un film belge en anglais avec des robots !) mais la séance fut agréable, malgré quelques défauts (n’oublions pas qu’il s’agit d’un premier long-métrage). Le réalisateur signe une histoire à caractère métaphorique, une ode à l’humanité indéfinissable, oscillant entre drame intimiste et thriller futuriste, qui peut plaire aux mangeurs de popcorn en quête d’un peu d’action comme aux cinéphiles à l’affût de sens et de sensations. C’est belge, c’est beau, c’est intéressant, c’est à découvrir.
Un entretien avec le réalisateur sera bientôt inséré sur le site.
(Aurélie Waeterinckx)
PS : Les spectateurs aux yeux aiguisés pourront apercevoir dans le film le visage de « mca », la signature superstar de CinéFemme !
(*) Le flashforward est l’inverse du flashback : un saut dans le futur.