HAPPY FEET

Il arrive que le bonheur ne se mérite pas. Mais qu’il se prend tout simplement. Avec aisance et évidence.

Et c’est très bien ainsi.

En pleine reconversion émotionnelle positive, après 3 violents « Mad Max », George Miller nous propose, fidèle à la loi des séries qu’il semble affectionner, une suite à son premier « Happy feet ».

Si l’histoire n’est pas très originale (*), la mise en scène séduit par sa virtuosité, ses mélanges d’images réelles et virtuelles, son rythme soutenu et surtout par le charisme de ses « manchots » grands et petits.

Parce qu’ils dotent le dessin animé d’un optimisme, d’un volontarisme, d’une joyeuseté parfois un peu trop convenue mais qu’importe puisque l’intention est noble.

Sensibiliser par le biais de personnages auxquels tous les moins de 10 ans auront plaisir à s’identifier à une double urgence : prendre soin de la Terre et valoriser des qualités peu prisées par notre époque nombriliste : la solidarité, la tolérance, la gratuité et l’amitié.

Sans oublier le bonheur et le confort de pouvoir compter sur un papa-émule-de-Fred-Astaire qui est là pour vous protéger.

Et sur une maman qui par son chant vous porte vers le meilleur de vous-même.

Il n’est pas nécessaire de faire partie des happy few pour apprécier ce trépidant « Happy feet ».

Il suffit de croire en la perfectibilité du vivant et d’être (encore) capable de déguster en toute naïveté assumée avec des petiots des films faits pour eux.

A la fois pour redonner vie au cinéma Vendôme injustement délaissé depuis les événements qui ont malmené le quartier Matongé à Ixelles.

Et à la fois pour apprendre à ceux que nous avons pour mission d’éveiller à ce qui fait le précieux de la vie qu’un des plus mots les plus beaux de la langue française est composé d’une préposition et d’un nom commun : l’entraide.

Est-ce parce que sa survie, comme celle des vastes étendues glaciaires menacées par le réchauffement de la planète, est en péril que deux réalisateurs, Robert Guédiguian et Aki Kaurismaki, en ont fait le cœur de leurs derniers films ?

« Les neiges du Kilimandjaro » sorti sur nos écrans ce 30 novembre et « Le Havre » annoncé pour ce 4 janvier 2012. (mca)

(*) les animaux de l’Antarticque doivent affronter les périls collatéraux à la fonte des icebergs dont ils sont depuis longtemps les familiers.