Science fiction
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HARDCORE HENRY

Ilya Naishuller (Russie/Etat-Unis, 2015)

Sharlto Copley, Haley Bennett, Tim Roth, Ilya Naishuller, Danila Kozlovsky...

90 min.
20 avril 2016
HARDCORE HENRY

Pour son premier long-métrage, le réalisateur russe Ilya Naishuller adopte une esthétique de jeu vidéo, plus en particulier celle du genre ’FPS’ (first-person shooter). Entièrement filmé en GoPro, le film met le spectateur dans la peau du personnage principal en présentant toute l’action à travers les yeux d’Henry dont on ne voit jamais le visage et dont on n’entend jamais la voix.

Humain transformé en cyborg, Henry n’a pas encore de module de parole au moment où il se réveille dans un labo sans aucun souvenir de qui il est. Il se retrouve presque immédiatement pourchassé par une armée de mercenaires à travers le ville de Moscou.

Ce procédé de caméra subjective est certes original, mais n’est pas réellement nouveau puisqu’il avait déjà été utilisé par Robert Montgomery dans « La Dame du lac  » sorti en 1947. L’immersion dans l’action que provoque cette technique accroche le spectateur pendant la première moitié du film mais couplée à la surabondance de FPS, elle finit par lasser (on a l’impression de regarder quelqu’un d’autre jouer à un jeu vidéo, ce qui peut être ennuyeux, à part peut-être pour un gamer).

Une autre source d’inspiration importante du réalisateur est l’esthétique du clip vidéo. Il faut mentionner qu’Ilya Naishuller est également le leader du groupe de rock ’Biting Elbows’ pour lequel il avait réalisé en 2013 le clip ’Bad Motherfucker’ qui contenait déjà tous les ingrédients clé de « Hardcore Henry  ».

Véritable expérience sensorielle (et un vrai ovni cinématographique), ce thriller d’action sci-fi ultra violent vous en mettra plein les yeux (et les oreilles car c’est truffé d’explosions et de coups de feux). Si vous n’attrapez pas le mal de mer à cause de la caméra qui saute sans cesse, vous sortirez quand même quelque peu fatigué de la salle.

(Nadia Vodenitcharov)