HOT FUZZ

Le 5 octobre 1969 apparaissent, dans une série télévisée de la BBC, six louftingues géniaux : les Monthy Python.

En 1995, la première rencontre d’Edgar Wright au scénario et de Simon Pegg à la représentation dans la série télévisée « Asylum » (quel titre prémonitionnel...) scelle les débuts d’un duo qui explosera, 7 ans plus tard, dans le zombique « Shaun of the dead ». Rassurant tous ceux qui se demandaient si l’humour british avait encore de beaux jours devant lui.

Cet humour déjanté, mélange d’esprit potache et d’enthousiasme surréaliste, puise dans la campagne anglaise verdeur et inspiration qui, même si elles étouffent parfois sous une surabondance hétéroclite, apportent aux zygomatiques ce que les comédies sentimentales apportent aux cœurs, des battements de réjouissance.

Nicolas Angel est un « Hot Fuzz » londonien, un de ces flics zélés (*) qu’il est préférable d’éloigner du front de l’action pour mettre un terme à la pagaille qu’ils sèment dans leur service. Muté à Sandford, coquet village fleuri du Sussex, il y rencontre un collègue, Danny Butterman, qui ne rêve que d’en découdre, à la « Dirty Harry », avec les criminels.

Dopé à l’EPO, « Hot Fuzz » fourmille de références cinématographiques (**) revues et corrigées à l’aulne du grossissement parodique.

CAVE DEMENTIAM est la mise en garde adressée à tous les puristes du polar calibré à l’épure chère à Melville ou à la logique propre à Verneuil. Vous entrez dans une dimension où l’échevelé, l’explosif, l’excessif, l’incohérent règnent en rois, détrônant sur leur passage les lois qui corsètent les traditions du genre depuis la poursuite de Paul Muni par l’inspecteur G.Henry Gordon dans le « Scarface » (1932) d’Howard Hawks.

Edgard Wright et son complice-associé Simon Pegg avaient déjà revisité les codes du film d’horreur dans l’halluciné « Shaun of the Dead ». En jetant maintenant un grand et joyeux coup de pied dans la termitière des films policiers, ils apparaissent comme les docteurs « Miracle » capables par une adjonction de potion revigorante - iconoclastus elixirus - d’aérer un pattern qui risquait de s’enkyster.

Nicolas Angel et Danny Butterman ont aux Etats-Unis une vague cousine. Elle s’appelle Gracie Hart, travaille pour le FBI et est plus connue, sur la toile, sous le nom de « Miss Congeniality ». (m.c.a)

(*) et dépourvus de la « benêterie » qui caractérise la série des « Police Academy » scénarisée pour le grand écran par Neal Israel et Pat Proft
(**) Interviewé par Dominique Borde, dans le Figaro du mercredi 18 juillet 2007, Edgar Wright cite en vrac « Basil Dearden, William Friedkin, Walter Hill, Michael Mann, Gordon Parks, Tony Scott, John Woo… » et confesse avoir revu, en making before de "Hot Fuzz", plus de deux cents polars.