Lubna Azabal, Mélissa Désormeaux-Poulin, Rémy Girard, Maxim Gaudette
Adapté de la pièce de théâtre de Wajdi Mouawad (elle-même inspirée de faits réels) ’Incendies’ fait partie de ces films qui marquent le spectateur à vie. Véritable ’claque dans la gueule’, ’Incendies ’ vous prend aux tripes de la première scène à la dernière !
A la mort de leur mère, les jumeaux Jeanne et Simon Marwan se voient remettre deux enveloppes par le notaire. L’une est destinée à leur père qu’ils croyaient mort, et l’autre à un frère dont ils ignoraient l’existence. Voulant comprendre la raison du soudain mutisme de sa mère à la fin de sa vie, Jeanne part immédiatement au Moyen-Orient pour exhumer un passé dont elle ignorait tout. Simon est plus réticent à l’idée d’accomplir les dernières volontés excentriques de sa mère, mais il finit par rejoindre Jeanne qui a grand besoin de son soutien. A travers ce voyage au Moyen-Orient, les jumeaux reconstruisent peu à peu le destin tragique de leur mère dans un pays en guerre, pour arriver jusqu’à la clé de l’énigme…
La mise en scène de Denis Villeneuve, d’une maîtrise parfaite, jongle habilement entre le passé et le présent, entre le Québec et le Moyen-Orient.
Le passage où Nawal Marwan (bouleversante Lubna Azabal) est filmée en gros plan devant un bus en flammes au milieu du désert (cf. l’affiche du film) est réellement inoubliable.
Certains pourraient ne pas aimer la bande-originale, avec la voix plaintive du leader de ’Radiohead’ chantant ’You and whose army’, mais d’autres apprécieront certainement l’originalité de ce choix particulier.
La direction photo d’André Turpin est sans conteste excellente et ajoute beaucoup à l’ensemble de l’œuvre.
Le jeu des acteurs est lui aussi remarquable, en particulier celui de Mélissa Désormeaux-Poulin dans le rôle de Jeanne, mais surtout celui de la bruxelloise Lubna Azabal qui est tout simplement flamboyante dans le rôle de la mère.
Bref, du très grand cinéma !
Nadia Vodenitcharov