Helen Mirren, Sam Worthington, Tom Wilkinson, Ciarán Hinds, Marton Csokas, Jessica Chastain,…
L’Affaire Rachel Singer raconte l’histoire de trois agents du Mossad adulés pour avoir orchestré la capture et l’élimination d’un criminel de guerre nazi. Trente ans plus tard, un homme prétend être ce célèbre chirurgien de Birkenau. L’intrigue peut sembler au premier abord intéressante, mais ne sera malheureusement que très mal exploitée par le duo issu de la machine hollywoodienne : le réalisateur John Madden ( Shakespeare in Love ) et le producteur et scénariste Matthew Vaughn ( Kick-Ass ). Il faudra attendre plus d’1h20 pour enfin en arriver à l’histoire qui pourrait nous intéresser, le véritable suspens qui tient le spectateur en haleine.
Le film traite en réalité principalement de la capture du bourreau sur fond d’une intrigue amoureuse. Un triangle amoureux digne de la saga Twilight et sans aucune utilité scénaristique prend le dessus sur l’intrigue politique, rendant ainsi superflus les faits réels sur lesquels se base l’histoire.
On ne peut contester la justesse d’un jeu d’acteurs qui se révèle appréciable, surtout en ce qui concerne celui de la comédienne Jessica Chastain (*) qui incarne Rachel Singer jeune, l’un des trois agents. Helen Mirren n’est quant à elle que peu présente dans le film et son rôle ne lui permet pas de rivaliser avec sa prestation « royale » qu’elle nous avait offerte dans The Queen. La musique est certes très belle et mélancolique, mais ne fait que renforcer le pathos déjà trop présent à travers l’ensemble du film.
Le film n’a pas grand intérêt si ce n’est pour un spectateur fainéant qui apprécie d’être pris par la main et guidé comme un enfant à qui on apprend à écrire et dont le processus est expliqué étape par étape. Parsemé de flashbacks incessants qui renforcent encore la simplicité du récit, le film n’apporte aucune nouveauté ou surprise dans le monde cinématographique. Le grand absent du casting reste donc le suspens. La preuve qu’une belle bande son et de bons acteurs ne suffisent pas à faire un film.
Bénédicte Eïd
(*) Actrice devenue « bankable » suite à sa prestation dans The Tree of Life de Terrence Malick, Palme d’or 2011.