Agnès Jaoui, Michel Jonasz, Gaspard Ulliel
Nina est directrice d’une maison d’espoir c’est-à-dire d’une de ces maisons créées, en France, dès 1944 pour accueillir des enfants juifs cachés pendant la guerre ou survivants des camps de concentration.
Avec bienveillance et rigueur, elle réconforte sans victimiser, elle aime sans vouloir retenir tous ces petits qui ont été privés de tendresse et d’espoir.
Face à ce film qui aborde une période historique douloureuse, le spectateur est amené à se souvenir que l’homme est capable du meilleur après l’avoir été du pire.
De se souvenir aussi qu’Elie Wiesel a été l’hôte de l’une de ces maisons et qu’il y a retrouvé une verticalité sans pour autant oublier, et ce sont ces propres mots, que « pour eux (les enfants juifs) la vraie tourmente est venue après la tourmente »
Voilà un film généreux pour lequel on a envie d’inventer un autre critère d’appréciation que les étoiles (celles-ci ont suffisamment meurtri les poitrines qui devaient les porter) .
Agnès Jaoui est magnifiquement différente de ses personnages « bobos » habituels.
Gentille mais sévère (selon les appréciations de ses hôtes), chaleureuse et respectueuse des blessures difficilement cicatrisables de l’autre, elle irradie d’une lumière qui rappelle celle de Simone Signoret dans son dernier rôle, celui de Madame Rosa dans « La vie devant soi » de Moshe Mizrahi (1977).
Cette lumière qui vous indique, qu’au bout du tunnel de l’horreur, il y a des mains pour vous panser. (m.c.a)