Jonathan Feltre, Romain Duris, Jonas Bloquet, Natacha Krief
Maddy est étudiant le jour, serrurier la nuit. Un soir, sa vie bascule : il rencontre Claire, ouvre la porte d’un appartement qui n’est pas le sien, et devient complice d’un vol. Cet évènement va l’embarquer dans une course contre la montre pour se tirer d’affaire. Il a la nuit pour sauver sa peau. Pas plus.
Dans La nuit se traîne, on suit la descente aux enfers d’un jeune homme. Le film commence simplement, sous fond d’émeutes pour le mouvement Black Lives Matter dans la capitale belge. Puis Maddy ouvre la mauvaise porte et la nuit paisible qu’il devait vivre se transforme. Ce changement de ton est très bien amené par le réalisateur, Michiel Blanchart (son premier film d’ailleurs !) et le rythme du long-métrage nous tient en haleine jusqu’au dénouement final. L’histoire se déroule au tempo des battements du cœur de Maddy, un cœur qui bat fort on s’en doute.
Ce rythme effréné, mélangé à des séquences de suspense ou de dialogues plus posés, ne serait rien sans le récit raconté par le film. Il est finalement assez rare de voir des longs-métrages belges qui prennent la voie d’un thriller virant au film d’action. La nuit se traîne nous embarque dans une aventure nocturne anxiogène. En tant que spectateur, on a peur pour la vie de Maddy, presque comme si on vivait cette nuit à sa place. L’immersion est totale.
Le jeu de son acteur principal, Jonathan Feltre (un de ses premiers rôles principaux) y est pour quelque chose. Il dévoile avec précision une large palette d’émotions, au vu des événements traversés par Maddy en quelques heures. Il est bon de découvrir de nouveaux talents belges. Maddy est aussi une des raisons qui nous fait rentrer (et rester) dans l’histoire : un jeune homme, un peu Monsieur Tout-le-monde, à qui il arrive un bouleversement, une situation durement inextricable. De par sa situation, on ne peut que ressentir de l’empathie envers lui. Le reste du cast est par ailleurs très bon, notamment Romain Duris qu’on a le plaisir de découvrir en méchant de l’histoire (convaincant comme toujours).
“La nuit n’en finit plus” dit la chanson de Petula Clark dans une séquence du film. Ce sentiment de longueur est aux antipodes de celui ressenti en salles lors du visionnage. Un premier-long métrage percutant, prenant, ... à voir évidemment.
Flore Mouchet