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La venue de l’avenir

Cédric Klapisch

Suzanne Lindon, Julia Piaton, Vincent Macaigne, Zinedine Soualem, Abraham Wapler, Vassili Schneider, Paul Kircher, Cécile de France, Claire Pommet, François Berléand

126 min.
18 juin 2025
La venue de l'avenir

Deux heures de pur bonheur fait de voyages si finement alternés et mixés entre le présent et le passé, de destins qui se dessinent et s’entrecroisent !

Le présent, 2025 : un notaire réunit une trentaine de membres d’une même famille qui ne se connaissent pas pour leur annoncer qu’ils sont héritiers de leur aïeule commune Adéle Meunier (Suzanne Lindon), de sa ferme en Normandie et de ses terres- convoitées par la région pour en faire un immense parking- que quatre d’entre eux, aussi différents que possible, décident d’aller découvrir : Guy, un apiculteur écolo (Vincent Macaigne), Seb, un photographe créateur de contenu (Abraham Wapler), Abdel, un professeur de français près de la retraite (Zinedine Soualem), Céline, une jeune femme cadre ingénieure un peu dépressive (Julia Piaton).

Le passé, les années 1880 : l’équipe des héritiers qui apprennent à se découvrir découvre aussi la vieille ferme, sa poussière, ses toiles d’araignées , les vieilles photos, des lettres, et .. un tableau impressionniste qui représente une jeune fille brune assise dans l’herbe. Soudain tout ce passé figé commence à prendre vie en nous transposant subtilement dans le Paris où arrive Adèle, leur aïeule mais toute jeune fille avec comme objectif de retrouver la mère qu’elle n’a jamais connue. Autour d’Adèle une autre équipe : un jeune peintre (Paul Kircher), un tout aussi jeune photographe (Vassili Schneider) qui l’introduisent dans la vie parisienne : les maisons de charme, les débuts de la photographie et du cinéma, le mouvement des impressionnistes et le milieu artistique de la fin du XIXe siècle.
Klapisch réussit avec « La venue de l’avenir » un film léger, plein d’émotions, de joie naturelle avec une bande de jeunes acteurs incroyablement doués et sympathiques. Et, tour de force peu commun, il nous fait passer du présent au passé et vice versa avec une incroyable fluidité, avec le regard bienveillant des jeunes d’aujourd’hui sur ceux d’avant, sans nostalgie mais avec tendresse. Ce film est un dialogue permanent entre des cousins qui apprécient de se découvrir, entre les générations. Le dialogue prend alors toute sa valeur d’apprendre à connaitre l’autre, non pas par curiosité mais par le sens qu’il donne aux liens que l’on tisse. Et ce retour au passé va amener le quatuor de cousins à s’interroger sur ce qu’ils sont et pourraient être, sur le sens des héritages, notamment culturels.
Les acteurs sont iimpressionnants de naturel et portent le film avec brio et justesse. Quand l’écran s’éteint, on a comme une impression de légèreté, celle d’avoir vécu un moment rare, riche de mille émotions.
Ce 15e film de Klapisch a été présenté hors-compétition dans le cadre du 78ème Festival de Cannes.

France Soubeyran