Langue etrangere

Fanny, lycéenne de 17 ans, arrive en Allemagne pour un séjour linguistique. Elle rencontre sa correspondante allemande, Lena, qui rêve de s’engager politiquement. Si les deux jeunes filles ont d’abord quelques réserves et peinent à s’entendre, elles finissent par se lier d’amitié. Pour impressionner Lena, Fanny est prête à tout.
Avec Langue étrangère, Claire Burger nous propose un récit initiatique sur l’amour et la politique. Un mélange naturellement exécuté, entre la découverte des sentiments amoureux et de la réalité politique de son pays. En tant qu’adolescente, Fanny est en plein apprentissage de la vie. Elle expérimente l’amour mais aussi des sentiments moins agréables : l’injustice, la soumission à l’autorité, et avec tout ça, le désir de révolte.
L’ambition du film est notamment de capter les luttes des jeunes. Il parle de beaucoup de sujets (l’exploration de soi, de sa sexualité, le mal-être adolescent, l’engagement politique, le harcèlement scolaire, etc.). Malheureusement, il balaie un peu vite toutes ces thématiques pourtant intéressantes et très actuelles. Et à parler de tout, on ne parle plus vraiment de quelque chose, en tout cas pas en profondeur. L’évocation des sujets suscite notre intérêt mais le soufflé redescend aussi vite quand on réalise que la plupart d’entre eux ne seront traités que partiellement ou de manière minimaliste.
On peut toutefois noter une belle intention de sa réalisatrice même si l’exécution n’est pas parfaite. Point positif, les jeunes actrices qui interprètent les personnages de Fanny (Lilith Grasmug) et Lena (Josefa Heinsius) délivrent une bonne performance et affichent une belle complicité. Cependant, l’histoire, un peu plus bancale, les empêche de rayonner totalement dans ce long-métrage, qui n’arrive pas à nous convaincre à 100%.
Langue étrangère reste un film qui arrivera sans doute à trouver son public, notamment parmi les plus jeunes qui pourront s’identifier dans la quête de justice et de lutte des protagonistes.

Flore Mouchet