Aktan Arym Kubat, Taalaikan Abazova, Asan Amanov, Stanbek Toichubaev
Ceux qui prétendent que le bonheur n’est pas au bout du monde mais à portée de mains mentent-ils ?
On devrait poser la question à Svet-Ake , sorte de Zorro électricien qui croit pourvoir impunément voler le gouvernement pour alimenter les compteurs de ses concitoyens dans une région particulièrement déshéritée du Kirghistan.
Sa réponse laissera peu de place au doute lorsqu’il sera à la fois licencié et confronté au mode de fonctionnement mafieux de cette ancienne république d’URSS qui compte aujourd’hui parmi les pays les plus corrompus et les plus désorganisés la planète.
Deux choses surprennent dans ce film et en atténuent l’intérêt sociologique et la portée humaniste.
D’abord des élans de loufoquerie dont la maladresse - peut-être sommes nous insensibles à l’humour du cru ? - affadit plutôt qu’elle n’aiguise le regard porté sur un déplorable état de fait.
Ensuite des manichéisme et excessive candeur qui font de l’histoire un défilé de séquences dont la banalité photographique rend un hommage très automatisé à la beauté des paysages montagneux et à l’ampleur de ses ciels écumés de nuages.
Mécanique esthétique plus proche des films présentés dans le cadre des explorations du Monde que des étincelles poétiques auxquelles nous avait habitués Aktan Arym Kubat.
On pense notamment à la tendresse et chaleur de ses récits autobiographiques, « Fils adoptif » et « Singe ».
Faut-il voir dans le fait que le cinéaste interprète le rôle du Robin des bois local une parabole faisant de lui un autre type de résistant qui peut capter par la lumière des images qui attirent l’attention sur les dysfonctionnements d’un pouvoir en place ?
A chacun de se faire une opinion. (mca)