Nadia Tereszkiewicz, Sofiane Bennacer, Louis Garrel, Micha Lescot
Patrice Chéreau, le Théâtre des Amandiers à Nanterre… Un metteur en scène mythique, un lieu incandescent où s’élaborait un théâtre d’une richesse inouïe, flamboyant, subversif, hors des clous. C’est dans cet univers que nous plonge Valeria Bruni-Tedeschi. Comme dans ses films précédents, la réalisatrice s’inspire de sa propre vie et évoque ici, avec une rare intensité, ses années d’apprentissage à l’Ecole des Amandiers. Elle a vingt ans. Nous sommes dans les années 80. De la sélection rigoureuse pour entrer à l’école aux premières leçons, jusqu’aux répétitions pour un vrai spectacle, "Platonov" de Tchékov, Valeria Bruni-Tedeschi restitue avec fougue l’effervescence d’une jeunesse dévorée par une passion exigeante, où le théâtre et la vraie vie se télescopent. Et la caméra choisit : focus sur quelques personnages : Stella, qui clairement figure la réalisatrice, venue d’un milieu très cossu et Antoine, son amoureux, dont nous devinons par allusions, les origines modestes. Mais au-delà des répétitions aux interprétations exaltées, le vrai réel s’invite. Années 80. Drogue, sida et peur omniprésente. L’insouciance, le rire s’effacent et la tragédie n’est pas loin…
Par un détour à l’Actor Studio à New York, nous suivons les apprentis-acteurs dans l’exploration de leurs propres émotions, de ce qui les habite et que parfois ils ignorent, et qui leur permettra ensuite d’enrichir leurs personnages.
Louis Garrel en Chéreau, Micha Lescot et sa touche d’humanité, Nadia Tereszkiewicz vibrante en Stella, Sofiane Bennacer qui crève l’écran, émergent d’une distribution qui laisse entrevoir d’autres jeunes talents aux apparitions fugitives.
Tessa Parzenczewski