avec Ali Nassirian , Javad Ezati , Tannaz Tabatabaei
drame
film iranien
Le film « Les enfants du soleil » commence par un plan noir avec cette phrase du réalisateur iranien Majid Majidi : » Ce film est dédié aux 152 millions d’enfants exploités et à tous ceux qui se battent pour leurs droits ».
Et puis directement le film nous plonge dans l’univers d’Ali (Rouhollah Zamani), jeune garçon de 12 ans, un enfant des rues de Téhéran qui, aidé de ses copains, tentent de voler des roues de voiture de luxe dans un garage de la ville. On comprend vite que la vie de ces enfants de Téhéran, c’est la vie de gamins livrés à eux-mêmes , vivant d’expédients, obligés de travailler et de voler, pour nourrir leur famille.
Le film se transforme en conte cruel quand Ali et ses copains sont embauchés par un criminel pour trouver un trésor enfoui caché à proximité d’une école. « L’école du soleil « , tel est son nom, est une école qui, sans moyens, essaye d’éduquer les enfants des rues. Et pour accéder au soi-disant trésor, Ali et ses copains n’ont d’autre solution que de s’inscrire à l’école qui a aussi scolarisé quelques enfants afghans, à la merci d’un retour dans leur pays.
Ce trésor existe-t-il ? Dans le fond, peu importe car cette course au trésor est le prétexte pour décrire la vie si dure et sans espoir de ces enfants exploités, entre scolarité et braconnages et petits travaux. Les parents sont soit absents, soit malades comme la mère d’Ali, soit violents.
Qui est Majid Majidi ? Acteur iranien dans les films de Mohsen Makhmalbaf (1), il s’est tourné vers la réalisation en 1992, avec le film « Baduk », son premier long métrage qui a été présenté au Festival de Cannes et qui gagna plusieurs prix en Iran. Depuis, il a écrit et réalisé plusieurs films qui ont remporté des récompenses de niveau mondial, comme Bacheha-ye āsemān (Les Enfants du ciel) en 1997 (Prix de la « Meilleure image » du Festival des films du monde de Montréal et nommé à l’Oscar du meilleur film étranger).
Le thème de l’enfance maltraitée ou défavorisée est récurant chez Majid Majidi : son film » Les enfants du ciel » met en scène la pauvreté de frères et sœurs devant se partager des chaussures et le film « Gold mine » évoque la vie difficile des enfants travaillant dans une mine de charbon.
Dans « les enfant su soleil », les jeunes acteurs sont fabuleux de vérité : M. Majidi avait choisi « de prendre ses acteurs parmi des enfants des rues pour montrer leurs capacités et leur humanité".
Les images sont saisissantes, passant du clair obscur des tunnels que creuse Ali pour trouver le trésor, aux gros plans sur les visages de ces enfants sans avenir, sans amour.
Très étonnement, ce film qui, comme « la loi de Téhéran » donne une vision très dure et désastreuse de la réalité de Téhéran, a été choisi pour représenter l’Iran aux prochains Oscars du cinéma.
« Les enfants du soleil » est un film fort, bouleversant sur l’enfance exploitée.
(1) Two sightless eyes (1982), Seeking sanctuary (1984) et The Boycott (1985),
France Soubeyran