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LES PROIES (THE BEGUILED)

Sofia Coppola

Nicole Kidman, Elle Fanning, Kirsten Dunst, Colin Farrell, Angourie Rice

93 min.
20 septembre 2017
LES PROIES (THE BEGUILED)

En pleine guerre de Sécession, dans le Sud profond, les pensionnaires d’un internat de jeunes filles recueillent un soldat blessé du camp adverse. Alors qu’elles lui offrent refuge et pansent ses plaies, l’atmosphère se charge de tensions sexuelles et de dangereuses rivalités éclatent. Jusqu’à ce que des événements inattendus ne fassent voler en éclats interdits et tabous.

Réalisée par Sofia Coppola, cette nouvelle adaptation du roman de Thomas P. Cullinan, « The Beguiled » après le long-métrage de Don Siegel réalisé en 1971, était assez attendue comme chaque film de la réalisatrice. D’autant plus que ce film marquait les retrouvailles entre Sofia Coppola et les actrices, Kristen Dunst (« Virgin Suicides », « Marie-Antoinette ») et Elle Fanning (« Somewhere »). Mais malheureusement, nous avons vite déchanté.

Sofia Coppola semble ne pas réussir à se détacher du film de Don Siegel et nous livre un remake plutôt inintéressant. Pourtant l’intention était louable, la réalisatrice avait en effet expliqué qu’elle avait souhaité raconter cette histoire du point de vue des personnages féminins du récit. Sauf que le résultat est plus que décevant. Certaines scènes sont tout simplement passées à la trappe, alors qu’elles auraient justement gagné à être avec un point de vue de femme. Sans parler de l’humour grotesque que la réalisatrice a choisi de mettre en place et qui dessert le propos du film. Quant à Colin Farrell, il ne parvient pas à faire oublier l’interprétation de Clint Eastwood dans le rôle du caporal McBurney.

Petit conseil, si vous voulez apprécier cette nouvelle adaptation, mieux vaut ne pas avoir vu le film de Don Siegel. C’est d’ailleurs là le risque qu’a pris la réalisatrice en voulant faire ce remake, voir son film être comparé à la première version. Sa réappropriation du récit est un échec parce qu’elle reste superficielle. En voyant le film, on détecte immédiation le style de la réalisatrice avec des images soignées, une importance accordée au costume, des couleurs pastelles, un environnement étouffant, la rêverie, la solitude, etc. En somme, en tant que spectateur, nous aurions déjà pu deviner à quoi ce film allait ressembler. Autant dire qu’on assiste à la projection d’un cliché du cinéma de Sofia Coppola. Conclusion, allez plutôt découvrir ou redécouvrir le film de Don Siegel, car celui-là en vaut réellement la peine.

(Nathalie De Man)