Maldoror

En 1995, la disparition de deux jeunes filles bouleverse la Belgique. Paul Chartier, jeune gendarme idéaliste, rejoint l’opération secrète “Maldoror” pour surveiller un suspect récidiviste. Confronté aux dysfonctionnements du système, il se lance seul dans une traque qui le conduira à l’obsession.

Si vous n’avez pas encore entendu parler de Maldoror, ce synopsis de quelques lignes vous évoque sans aucun doute l’affaire Dutroux, qui a bouleversé notre pays il y a presque trente ans. C’est de ce traumatisme que Francis Du Welz a voulu parler en réalisant son nouveau long-métrage.

Maldoror est à l’image du fait divers dont il s’inspire : un film choc, qui ne laisse pas indifférent. Il met en lumière les notions de justice et de mal à travers une affaire sordide qui nous ramène à nos propres événements. Certes, le film ne procure pas que des émotions agréables, entre le malaise ou la colère. Il parvient cependant tout à fait à retranscrire la brutalité et les déviances les plus innommables de certains individus. En fonction des générations, il nous ramène également à des souvenirs.

En tant que spectateur ou spectatrice, on est, durant tout le film, aux côtés de Paul. Entre zones de répit dans sa vie personnelle et dure réalité de l’enquête, il finit par être hanté par celle-ci. Les événements de sa propre vie finissent par lui glisser dessus et rien n’importe plus que de résoudre l’enquête. Pour une fois, on comprend cette obsession sans limites. On s’y laisse également tomber dedans.

Maldoror est sans aucun doute un film puissant. Mention spéciale à Anthony Bajon en protagoniste. Fabrice Du Welz nous propose une fiction coup de poing qui marquera vos esprits.

Flore Mouchet