MUSIC & LYRICS

Serait-ce la nouvelle de cette fin d’hiver : le retour des « has been » ?
En France les spectacles de ceux qui ont enchanté, de leurs joyeux « yé yé », le début des années mil neuf cent soixante, affichent complet. La Belgique, en trois mois, a accueilli Jerry Lee Lewis, Cliff Richard et Kim Wilde. Aux USA, après Ray Charles, Johnny Cash et Diana Ross c’est au tour de Bob Dylan d’être « bio-pickisé ».

Dans « Music & lyrics », Alex est un chanteur qui a connu son heure de gloire il y a plus de vingt ans. Pour répondre à la demande de Cora, jeune star du moment - sorte de Mylène Farmer américaine - de lui composer un tube, il s’adjoint les services d’une parolière en herbe. Celle-ci l’aidera non seulement à renouer avec le succès mais à reprendre confiance en lui.

Rien de bien neuf dans cette comédie gentillette, un tantinet ramollo. Tout y semble aimablement prévisible et taillé sur mesure pour un duo d’acteurs dont le knack est de fonctionner sur une même longueur d’ondes faite d’humour nonchalant, d’autodérision et de romantique nostalgie.

Haley Bennett, dont c’est le premier rôle, est une étonnante Cora. Elle a, sur elle-même, cette absence de regard critique qui permet d’incarner avec aplomb les prestations musicales les plus saugrenues. Si elle n’avait cette fibre de sentimentalité à l’eau de rose tant prisée des films grand public, elle ferait penser, par la folle démesure de la mise en scène de ses shows, à Emmannuelle Seigner dans « Backstage » d’Emmanuelle Bercot.

Hugh Grant est égal à lui-même et ce n’est pas un discret empâtement qui entame son capital-charme.

La bonne surprise du film c’est Drew Barrymore. Elle a gardé ce quelque chose de poupin et de candide qui avait séduit E.T. C’est elle le vrai « Come back » du film. Débarrassée de ses addictions, enrichie de ses prestations chez Woody Allen « Everyone says I love you » ou de son bref passage dans l’iconique « Donny Barko » de Richard Kelly, elle illumine l’écran d’une grâce vive et coquine. Le magazine « Première » du mois de mars (*) voit en elle l’héritière des actrices de la « screwball comedy ».

Si, comme elle le prétend, dans une chanson « la musique c’est la première impression, l’attirance, le sexe ; les paroles c’est l’entende profonde » alors oui « Music & lyrics » a le goût léger et efficacité d’une mélodie qui n’est pas prise de tête.

Si certains d’entre vous ont l’envie d’approfondir l’étude des déhanchements de Hugh Grant, un séminaire "Invitation à la danse" est proposé ce samedi 31 mars au Musée du Cinéma (bis).
Aux commandes de la journée : Dick Tomasovic, chercheur en histoire et esthétique du cinéma à
l’université de Liège. Renseignements : 02 551 19 47. (m.c.a )

 
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