Drame intimiste
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ONDINE

Neil Jordan (Irlande/USA 2010)

Alicja Bachleda, Dervia Kirwan, Colin Farrell, Stephen Rea

111 min.
25 août 2010
ONDINE

Génie des eaux dans la mythologie germanique, opéra chez Hoffmann, pièce de théâtre pour Giraudoux, prélude pour piano chez Debussy et Ravel, tableau chez John Waterhouse.

Et maintenant long métrage pour Neil Jordan, "Ondine" est une mise en images parfois envoûtantes d’une histoire d’ amour, d’une légende et d’un regard social sur une communauté - celle de pêcheurs - peinant à nouer les deux bouts.

Sans oublier la touche fantastique avec laquelle le réalisateur tente de renouer, toute conviction abolie hélas, 16 ans après « Interview with the vampire »

Syracuse, homme solitaire et père d’une jeune fille infirme, remonte dans un de ses filets de pêche une femme belle et inconsciente. Elle se fait appeler Ondine et semble posséder le don de rendre heureux ceux qu’elle rencontre. Pourtant ...

Si l’air ne fait pas la chanson, un titre ne fait pas le film.

Là où on espérait de la féérie, du merveilleux, de l’insolite, on se retrouve dans de la banalité, de l’anecdotique et du pataud.

Plus proche du fait-divers que du conte ou de la fable, « Ondine » se déploie au travers des yeux d’une enfant hémiplégique. Avec le mauvais goût dont on se demande s’il fait sens ou pas (*) d’insister sur un malséant jeu d’attrait/répulsion entre une « Ondine » joliment ingambe (**) et une narratrice handicapée.

En bordure constante de la caricature, cette histoire n’est sauvée que par ses décors. Lyriques et sauvages. Ceux de la côte Sud de l’Irlande, dans les eaux de la baie de Bantry.

Et par la prestation de Stephen Réa dont on ne souvient d’aucune interprétation décevante. Ce qui n’est pas le cas avec Colin Farrell dont se demande pourquoi il a choisi de diluer son charisme naturel sous une appuyée et inutile apparence négligée. Question que ne semble pas s’être posée Alicja Bachleda, devenue depuis "Ondine" la seconde Madame Farrell ...

Il y a des films avec lesquels la rencontre ne se fait pas. Comme si le spectateur était destiné à rester en lisière d’une émotion qu’il ne comprend pas et à laquelle il n’adhère pas.

Ce n’est pas très grave. (mca)

(*) par exemple : présenter « Ondine » comme la projection du moi idéal d’une pré-adolescente à l’imagination féconde lui permettant d’échapper, mentalement, à la prison de la chaise roulante.

(**) la question à deux cents : qu’est-ce qui différencie une nixe d’une sirène ? Les jambes. Absentes chez la seconde. Ce qui exclut dès lors et ipso facto toute référence à l’héroïne d’Andersen et à sa grandeur d’âme.

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