007
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QUANTUM OF SOLACE

Marc Forster ( USA / Grande Bretagne - distributeur : Sony Pictures)

Daniel Craig, Judi Dench, Mathieu Amalric, Olga Kurylenko

106 min.
5 novembre 2008
QUANTUM OF SOLACE

Qu’attend-t-on d’un film tel que James Bond ? Qu’il nous surprenne ou qu’il nous conforte ? Qu’il nous distraie ou qu’il nous concerne ? Qu’il nous émeuve ou qu’il nous coupe le souffle ? Quelle est la qualité principale d’une production 007, son trait définitoire ? Le mélange, peut-être, d’ancien et de neuf, cette capacité qu’a le cinéma de recycler sans cesse des figures connues pour les rendre à l’écran à la fois innovantes et reconnaissables.

C’est exactement la sensation que l’on éprouve à la vision de « Quantum of Solace » ; cette impression de retrouver un personnage connu, présenté selon une typologie un rien différente, une impression de déjà vu, en quelque sorte.

C’est bien le séducteur à la peau dure que l’on rencontre une fois de plus dans ce vingt-deuxième opus consacré au protagoniste créé par Ian Fleming. Un agent secret à nouveau plongé dans des situations extrêmes, impossibles à gérer, dont il sort indemne ou presque.

La narration s’appuie sur une intrigue élémentaire, se résumant au combat des bons contre les méchants. Schéma simplissime qui, comme à l’accoutumée, se distille au travers de péripéties plus complexes et invraisemblables les unes que les autres. 

Le film s’organise autour de scènes parfaitement orchestrées. Les explosions ne manquent pas, ni les cascades époustouflantes, rappelant que l’on se situe bien dans un film d’action en tant que tel. En même temps, James Bond oblige, on ne se trouve pas non plus dans une production musclée et lobotomisée. 007 reste le gentleman qu’il a toujours été, tout en distinction et en efficacité.

On notera que le réalisateur qui est à la tête de « Quantum of Solace » n’est a priori pas un habitué de ce type de film [1]. Coutumier de productions à budget bien plus modeste, s’inscrivant dans des genres tout à fait différents, il apporte à James Bond une dimension plus humaine, tant sur le plan narratif que cinématographique.

Marqué par le deuil et la perte, Bond est obsédé par la recherche d’êtres de confiance. Cela lui donne un plus d’épaisseur, de chair. A certains moments, il paraît meurtri, et il en devient presque un homme ordinaire. Seulement pour quelques secondes, évidemment.

De même, la réalisation en soi de « Quantum of Solace » a acquis en raffinement. On note notamment une utilisation poussée du montage en parallèle lors des scènes d’action qui ne manque pas d’impressionner.

« Quantum of Solace » est ce que l’on peut appeler un bon film de genre, qui garde ses marques distinctives tout en sachant innover. Un film qui ravira sans doute les amateurs de 007, et qui saura charmer les autres. (Justine Gustin)

[1] Marc Forster a notamment réalisé « A l’ombre de la haine » en 2001, « Neverland » en 2004 et « Le cerfs-volants de Kaboul » en 2007.