Taron Egerton (Elton Jones), Jamie Bell, Richard Madden, Bryce Dallas Howard, Gemma Jones, Steven Mackintosh
Rocketman est une fiction romancée de la vie d’Elton Jones. Il est important de savoir qu’elle a été produite par Elton Jones lui-même. Cela aurait pu donner un biopic à l’eau de rose à la gloire du chanteur.
Pas du tout ! Aucun aspect « sombre » de la vie d’Elton Jones n’a été éludé : « Jamais il ne nous a fait part d’une quelconque interdiction, dit le réalisateur, on a eu la plus grande liberté. Elton est un être humain extraordinaire mais c’est un humain avec ses bons côtés et aussi ses moins bons côtés. On ne devait pas faire un film plein de compliments, on ne devait rien cacher de lui ».
En effet, le film raconte comment le jeune pianiste timide Reginald Dwight est devenu "le sauveur du rock’n’roll", Elton John. Il retrace les grandes époquesqui ont fait l’histoire et la carrière du chanteur : son enfance anglaise marquée par l’absence d’affection, son passage à l’Académie Royale de musique de Londres, son amitié avec son parolier, Bernie Taupin, son mariage avec Renate Blauel, son « coming out » en 1988, ses amours, ses trahisons, ses nombreuses addictions (à la cocaïne, à l’alcool, à l’herbe, au sexe, à la nourriture), ses dépressions,sa gloire, « Ce que je voulais transmettre à travers le film, c’est le prix exorbitant de la célébrité et le sentiment de solitude qu’on peut ressentir…
Le but était de faire quelque chose qui ressemble à ma vie : chaotique, drôle, folle, horrible, brillante et sombre. Tout n’est évidemment pas vrai, mais c’est la vérité ».
Ce film est aussi une comédie musicale rythmée par la musique et les chansons d’Elton Jones. Taron Egerton incarne l’artiste à l’écran : il est criant de vérité, il est Elton Jones et ici contrairement à la majorité des autres biopics musicaux, il chante en les réinterprétant chaque chanson que l’on voit à l’écran. C’est époustouflant.
Le film est rythmé, un peu irréel parfois, comme « une rêverie inspirée de la réalité et une réalité inspirée du rêve » emportant le spectateur dans cette romance incroyable d’un petit garçon mal aimé.
(France Soubeyran)