"Bientôt , quand on se mettra à table, plutôt que de se souhaiter bon appétit, il faudra se souhaiter bonne chance !"
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A travers ce documentaire, Coline Serreau pointe du doigt les contradictions de l’agriculture moderne. Produire plus pour gagner plus mais nourrir moins. Quand l’agriculture biologique est condamnée pour "concurrence déloyale" et les graines fertiles interdites car non admises au registre national, on est en droit de se demander si le but principal de l’agriculture est encore de nourrir la population ou si elle est devenue un moyen de plus pour s’enrichir sur le dos des plus démunis.
Ce documentaire questionne un secteur agricole malade qui s’est depuis longtemps transformé en industrie pour cesser d’être un service indispensable à la survie de l’être humain. Maintenant, seuls les riches ont le droit de manger, et ce depuis la révolution verte "qui n’avait de verte que la couleur du dollar" souligne un des intervenants du film.
Sur un ton à la limite de la propagande mais qui sait nous faire réfléchir sur un secteur en réel danger, surtout si on prend en considération notre société de surconsommation et la récente "crise du lait" par exemple. Ces mouvements de révolution agricole ne sont pas fortuits… quand certains essayent de rendre les tomates carrées pour mieux les ranger, quand "les crevettes danoises sont envoyées au Maroc pour être nettoyées et reviennent ensuite au Danemark" et quand le lait est importé de l’étranger alors que l’agriculture locale en déborde....
A la suite de la "révolution verte" qui avait pour but de réduire la faim dans le monde, les pesticides sont nés, la production a augmenté, et les populations des régions les plus pauvres ont continués à mourir de faim. Jean Ziegler, rapporteur spécial des Nations Unies pour le Droit à l’Alimentation de 2000 à 2008, affirme que la production alimentaire mondiale pourrait nourrir 12 milliards d’êtres humains, quand un enfant meurt toutes les minutes et qu’à Vienne 2 000 000t de pains sont jetés chaque année … Tout comme Coline Serreau et Erwin Wagenhofen, auteur de We Feed the World (2005), on est en droit de se demander où va le secteur alimentaire et si "les riches commencent vraiment à en avoir marre des pauvres" ( Solutions locales… ).
L’excès de pesticides rend les terres et les agriculteurs qui les cultivent malades, l’infertilité des graines sur le marché – celles de Monsanto ou les hybrides F1 – obligent les agriculteurs à en acheter de nouvelles chaque année et ne laisse pas de place aux petits producteurs. Cette main mise sur l’alimentation mondiale conduit beaucoup d’agriculteurs à s’endetter pour pouvoir acheter graines et pesticides, et nombreux sont ceux qui finissent par se suicider, la corde au cou.
Dans ce film, Coline Serreau propose des solutions pour cultiver localement et contrer cette prise du marché et ce qu’elle implique : un contrôle total de la population… (Maud Ceuterick)