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THE GOLDEN COMPASS ou A LA CROISEE DES MONDES

Chris Weitz (USA 2007 - distributeur : Kinepolis Film Distribution)

Dakota Blue Richards, Nicole Kidman, Daniel Craig, Eva Green

114 min.
5 décembre 2007
THE GOLDEN COMPASS ou A LA CROISEE DES MONDES

Les jeux virtuels qui permettent à leurs utilisateurs de vivre une autre vie dans un monde imaginaire sont les rejetons d’une longue lignée d’œuvres qui, du Neverland de Peter Pan à la plage secrète du « Five children and it » de Edith Nesbit en passant par le Poudlard d’Harry Potter, soulignent à quel point les enfants (et les adultes) peuvent avoir besoin, pour affronter le monde réel, de rêver à un monde parallèle.

Chaque année, à l’époque de Noël - cette fête qui intronise le monde du divin -, sort un film qui privilégie, pour plaire aux petits, inventivité et imaginaire et qui, pour séduire les plus grands, réserve la part belle aux stars du moment.

L’an dernier c’était Tilda Swinton dans le premier épisode des « Chronicles of Narnia ». Cette année ce sont Nicole Kidman (à la prestation trop collagénisée pour être intéressante), Daniel Craig et Eva Green qui ont pour mission d’accompagner, effrayer ou sauver la jeune Lyra dans sa mission de résister au Magisterium, cet Organisme Gouvernemental Global qui, pour asseoir son emprise sur la population, enlève des enfants.

« The golden… » est un film à la croisée de deux modes de pensées antithétiques et pourtant mystérieusement reliées. D’une part une pensée magique, jungienne et alchimique qui croit en une boussole (d’or bien sûr) qui lit l’avenir et une pensée sartrienne qui affirme que l’homme se détermine par sa liberté à penser et à agir. Son libre-arbitre.

Les anciens ne sont pas oubliés : les personnages sont accompagnés d’une manifestation animale de leur âme, un « daemon » là ou Socrate parlait de « daimon ».

Cette nacelle de références amusantes à pointer (pour les adultes) se laisse voir aisément mais ne réussit pas à réellement convaincre, malgré une mise en scène qui ne manque pas de souffle.

Dommage que la direction d’acteurs soit peu convaincante. Comme si le gel des paysages les contaminait en rigidifiant leurs prestations.

Dommage que le film soit si long. Maintenir pendant près de deux heures l’attention d’un jeune public, habitué au zapping, aurait demandé un entrain plus soutenu qu’une apothéose visuelle qui tarde à venir.

Dommage enfin qu’un excès de bons sentiments enlève au dispositif visuel une part de ce merveilleux qui fait de la trilogie de Philip Pullman (*) dont « The Golden… » est l’adaptation du premier tome, un must de l’ « heroic fantasy ». (m.c.a)

(*) Editée en poche chez Folio et bardée de récompenses dont notamment, en 2005, la médaille Astrid Lindgren - le Prix Nobel de la littérature pour la jeunesse.