Anna Kendrick, Skylar Astin, Brittany Snow, Anna Camp, Hana Mae Lee, Elizabeth Banks, Rebel Wilsonplus
Beca, une jeune femme passionnée par la musique mais beaucoup
moins à l’aise dans ses rapports avec les autres, débarque sur le campus de sa
nouvelle faculté. Relativement associable, elle fait un pacte avec son
père : si après une année, elle n’a pas pris goût à la vie universitaire,
elle pourra tenter sa chance avec la musique à Los Angeles. Elle intègre alors
un girls-band a capella qui concourt pour les sélections intercollégiales régionales,
puis nationales, un échantillon de filles relativement stéréotypées et le plus
souvent, marginales. Lasse des harmonies classiques et des choix peu audacieux,
Beca insuffle un souffle nouveau dans les arrangements musicaux de la bande.
Parallèlement, elle entame une relation d’amitié-amour avec l’un des chanteurs
de la troupe adverse.
Premier long métrage de Jason Moore, The Hit Girls a le souffle d’un long épisode d’une série télévisée
moyenne : plaisant, divertissant mais manquant cruellement de rythme et
d’intensité dramatique. Ce n’est pas étonnant puisque son réalisateur, Jason
Moore, dont c’est le premier long métrage, s’est pendant longtemps attelé à la
réalisation d’épisodes pour le petit écran ( Dawson, One Tree Hill, Brothers
& Sisters ). Les personnages sont relativement bidimensionnels (même si les
yeux plus bleus que bleus de Brittany Snow abritent un certain pouvoir
hypnotique et que la verve efficace du personnage de Fat Amy opère son petit
effet).
Dans le film, les clubs de chant sont dépeints sous un jour très
différent de ce que présente la série Glee : les membres y sont déglamourisés,
le talent s’en est relativement évacué et l’humour est descendu d’un cran pour
souvent friser le vulgaire. Toutes ces caractéristiques semblent avoir été
recherchées pour faire de ce Hit Girls un anti- Glee . Malgré de nombreuses
faiblesses scénaristiques, stylistiques et d’interprétation (Anna Kendrick
étant agréable à voir évoluer mais jamais exceptionnelle), le déroulement des
concours se prête bien au format du long métrage. Alors qu’il se voyait étalé
sur une saison dans Glee (dont le succès incroyable a sans nul doute inspiré
cette aventure musicale), les étapes s’enchaînent très vite au sein du format
filmique, introduisant des numéros qui n’ont ni la grandeur ni l’énergie
démesurée de sa petite sœur télévisée, mis à part peut-être le numéro final,
symbole du chemin parcouru pour arriver au résultat escompté.
Néanmoins, le temps ne paraît pas long devant cette drôlerie
filmique, mais on n’en ressort avec un sentiment accru d’étrangeté. Car si le
tout apparaît très bancal, ces Hit Girls communiquent une énergie simple et
légère qui jette de la poudre aux yeux durant quelques secondes : la vie peut
être une balade sans grandes complications qui se résume à aller au bout de
soi-même sans toutefois atteindre la zone d’inconfort total. Et parfois, il est
plaisant de l’envisager sous ce jour juste quelques instants.
(Ariane Jauniaux)