THE OLD MAN AND THE GUN

Sa méthode est inhabituelle, sa démarche élégante, son visage souriant, et son regard charmeur. Forrest Tucker est un gentleman et un braqueur de banque expérimenté. Il ne craint ni police, ni prison, desquelles il s’échappe habituellement. Mais c’est sans compter sur le détective John Hunt, qui décide de pimenter sa routine en partant à la chasse à l’homme.

David Lowery s’inspire d’un article de presse écrit par David Grann, The Old Man and The Gun, racontant l’histoire vraie de Forrest Tucker, pour réaliser son film aux côtés de Robert Redford, qui incarne le premier rôle, et Casey Affleck dans le personnage du détective.
Ces deux acteurs offrent une performance adéquate et crédible, dans une histoire que nous pourrions croire rocambolesque, mais qui s’avère routinière. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le métier de braqueur de banque devient machinale, si bien que Forrest et ses collègues répètent la même méthode à chaque braquage. Mais qu’espérer de plus d’une bande de braqueurs qui refuse de prendre sa retraite ?
Robert Redford est clairement le point fort du casting et porte le film. Or, nous avons l’impression que le film a vu le jour afin de satisfaire une dernière prestation de ce grand acteur, qui pour une dernière fois a voulu s’amuser devant la caméra. Et, bien que son charisme séduit le spectateur, il ne suffit pas pour lui faire oublier le manque de suspense et de rebondissements. Aucun élément, aucune péripétie, aucun cadre, aucun costume, ni même aucune couleur, ne se distingue ni n’émerge dans cette suite monotone d’images et de dialogues.

Par ailleurs, le scénario de Lowery ne transgresse aucune norme du schéma classique : Présentation des personnages -Forrest, John-, incident déclencheur cassant le quotidien -John décide d’arrêter Forrest, et Forrest rencontre Jewel, qui devient son amoureuse-, actions des personnages pour atteindre leur objectif -l’enquête-, et enfin le dénouement.

Cependant, il transparaît dans le film cette volonté de dissocier le personnage de Forrest et celui de John en les opposant en touts points. Tout d’abord, leur métier : l’un est braqueur, l’autre détective. Ensuite, leur âge : le premier est âgé, le second jeune. Enfin, leur mode de vie : Forrest connaît une vie extraordinaire, lorsque John s’ennuie dans son quotidien. Cela n’empêchera tout de même pas au jeune policier de tomber sous le charme de l’octogénaire.

The Old Man and The Gun n’est donc pas la comédie de l’année ; il s’apparente d’ailleurs plus à un téléfilm du dimanche qu’un film sur grand écran. Mais pour ceux qui souhaitent se faire leur propre avis, il sort dans les salles belges le 20 février prochain.

Ainsi, David Lowery ne remportera sans doute pas le prix du meilleur réalisateur pour sa dernière œuvre. Heureusement, qu’il a déjà fait ses preuves en 2009 avec son premier long-métrage, St. Nick, primé par le Festival International du Film (AFI). Nous espérons le voir rebondir avec un prochain film fait d’incidents et nous prouver qu’il n’a pas perdu ses qualités de réalisateur et de scénariste.

(Sat Gevorkian)