The Outrun

Rona, bientôt la trentaine, brûle sa vie dans les excès et se perd dans les nuits londoniennes. Après l’échec de son couple et pour faire face à ses addictions, elle trouve refuge dans les Orcades, ces îles du nord de l’Écosse où elle a grandi.

Saoirse Ronan continue d’imposer son talent dans The Outrun, à travers l’histoire d’une jeune femme en lutte contre l’alcoolisme. L’actrice américano-irlandaise, toujours aussi brillante, livre une performance saisissante, incarnant un personnage brisé qui essaie de se reconstruire.

Le film aborde l’alcoolisme chez les jeunes, un sujet de société important et pourtant encore si souvent ignoré ou tu. Sa représentation au cinéma est elle aussi minime. The Outrun s’y plonge sans détour, en racontant ce face à face avec soi-même. Il nous raconte les hauts puis les bas, l’impact d’une addiction sur soi et sur nos proches et surtout le combat contre cette addiction, contre soi-même. L’alcoolisme est montré pour ce qu’il est : un combat silencieux, intime et souvent solitaire.

L’histoire se place dans un cadre particulier, celui d’une petite île écossaise, où Rona se retrouve esseulée spatialement, en plus de l’isolement qu’elle subit face à sa situation. C’est dans cette nature brute, entre la mer et les falaises, que l’histoire se déploie, amplifiant le sentiment de solitude et de quête intérieure. Loin du tumulte du monde, Rona se trouve face à ses démons, dans un lieu qui impose la réflexion. Et qui invite à réfléchir à la beauté de ce qui nous entoure.

Le film prend le temps de montrer les failles du personnage, sans jugement. On ressent une forme d’empathie pour Rona, même dans ses moments les plus sombres. Et on la suit comme son ombre dans sa lutte pour se reconstruire. The Outrun nous parle de la possibilité de guérir, même dans les pires moments. Un film simple, sincère, et porté par une performance exceptionnelle.

Flore Mouchet