THE PLACE BEYOND THE PINES

Après son drame intimiste Blue Valentine (2010), Derek Cianfrance retrouve Ryan Gosling dans
cette œuvre de plus grande envergure. Il lui adjoint Eva Mendes ( We Own the Night , James Gray, 2007), un succulent Ben Mendelsohn ( Animal Kingdom , David Michôd, 2010), Bradley Cooper (actuellement dans Happiness Therapy , David O. Russell, 2013) et Dane DeHaan
( Chronicle , Josh Trank, 2012), qui fera
probablement encore parler de lui.

Luke (Ryan Gosling) est un cascadeur à moto
dans une troupe itinérante, réputé pour son spectaculaire numéro du
« globe de la mort ». De retour à Schenectady, il y retrouve Romina
(Eva Mendes), avec qui il avait eu une liaison. Il apprend que Romina a donné
naissance à son fils et qu’elle vit avec Kofi (Mahershalalhashbaz Ali). Prêt à
tout pour la reconquérir et pour voir son fils grandir, il quitte sa troupe
itinérante afin de pouvoir rester à Schenectady. Lors d’une course effrénée
dans les bois, il rencontre Robin (Ben Mendelsohn), qui, impressionné par la
conduite de Luke, l’engage comme mécanicien avant de lui proposer de s’allier
pour braquer des banques. Grâce à sa conduite hors pair, Luke s’en sort à
chaque fois, jusqu’à ce que son chemin croise celui d’Avery Cross (Bradley
Cooper), un policier ambitieux. Place alors au deuxième volet, celui consacré à
Avery Cross, à sa culpabilité, à sa lutte contre les ripoux et à son ambition
démesurée. Dans la troisième partie, ce sont Jason (Dane DeHaan) et AJ (Emory
Cohen), fils respectifs de Luke et d’Avery Cross, qui se retrouvent confrontés,
quinze ans plus tard.

Le film s’ouvre sur le torse tatoué de Luke
qui se prépare pour son numéro. Clope au bec, il enfile son blouson en cuir
rouge, et on pense ici évidemment à Drive
(Nicolas Winding Refn, 2011), le blouson rouge remplaçant celui au scorpion, la clope remplaçant
l’allumette, la moto remplaçant la voiture. Mais, même si Ryan Gosling se
montre toujours aussi brillant, la comparaison s’arrête là. La caméra le suit
de près, nous emmène avec lui dans le globe de la mort où les trois motards
font leur numéro, la vie de chacun dépendant des deux autres.

C’est là en
réalité l’enjeu de tout le film, montrer comment le faux pas de l’un se
répercute sur la vie des autres. Si le premier volet s’est montré très
convaincant, d’un point de vue narratif et esthétique, on ne peut
malheureusement pas en dire autant des deux volets suivants, où les longueurs
se font sentir. Si ce triptyque consacré aux questions de filiation, de
culpabilité et de rédemption n’est pas à la hauteur des attentes, il reste
néanmoins intéressant, ne fût-ce que pour (re)découvrir Ryan Gosling et Dane
DeHaan. 

(Astrid De Munter)