VIVA CUBA

Grand prix Ecrans Juniors au festival de Cannes 2005, « Viva Cuba » est un film attachant.
Deux enfants, Malu et Jorgito sont amis. Face à la menace d’être séparés - la mère de Malu souhaite quitter l’île – ils décident de tout mettre en œuvre pour éviter cet éloignement.

Le cinéma, quelle que soit sa nationalité (*), aime les road movies pour les déploiements du temps et de l’espace qu’ils permettent. La durée qui les sous tendent favorise une meilleure communication (**) entre ceux qui les entreprennent ou aide les voyageurs à mieux se connaître et à comprendre les autres et le monde (***).

« Viva Cuba » s’inscrit poétiquement dans ce cadrage normatif.
Sur le plan géographique et culturel la fugue de Malu et Jorgito les emmènera faire le tour de l’île, sur le plan relationnel les parents partis à leur recherche et que tout semble opposer (le standing social, l’idéologie religieuse et politique) vont apprendre à pactiser, sur le plan de la découverte identitaire les enfants vont découvrir qu’il ne suffit pas de s’aimer pour être indéfectiblement solidaires.

Les intentions du réalisateur, même si elles pèchent parfois par une intention un peu appuyée, sont allégrement portées par deux jeunes acteurs dont la fraîcheur et la spontanéité déclenchent une sympathie immédiate.

Si le regard que « Viva Cuba » porte sur le fonctionnement d’un pays, dont le développement touristique fait parfois oublier qu’il est encore une dictature, peut être critique, il sait devenir tendre lorsqu’il se pose sur l’imaginaire enfantin, capable d’opérer un déplacement d’étoiles d’un seul bout de doigt.

Film réjouissant qui éclaire le spectateur de deux lumières, celle de l’astre et celle de l’amitié, « Viva » brille d’un joli éclat qui redonne aux mots liberté et entraide une valeur souvent trop malmenée. (m.c.a)

(*) Argentine « Historias minimas » de Carlos Sorin, Japon « Le voyage de Kikujiro » de Takeshi Kitano, Allemagne « Im lauf der zeit » de Wim Wenders….
(**) « Aaltra » de de Kerven et Delépine ; « Rain man » de Barry Levinson …
(***) « Le grand voyage » d’Ismaël Ferroukhi…