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WAR HORSE (CHEVAL DE GUERRE)

Steven Spielberg

Jeremy Irvine, Peter Mullan, Emily Watson

147 min.
1er février 2012
WAR HORSE (CHEVAL DE GUERRE)

Drôle de film que nous livre Steven Spielberg. Le grand. L’unique Spielberg. Drôle de film, déception peut-être aussi.

Des contrées anglaises jusqu’au coeur de la terre européenne, au début du 20ème siècle, le combat entre les nations fait rage. Le fils d’une famille de paysans, Albert, se prend d’affection et d’amitié pour un cheval qu’il dresse, Joey. Appelé chacun d’un côté de la guerre, leur route se sépare. Le cheval passera de mains en mains, embellissant la vie de ceux dont il croisera la route alors que son premier maître ne cessera de tenter de le retrouver.

Première réaction à la suite de la découverte de ce film : comment un grand artiste du cinéma peut-il livrer une oeuvre aussi classique, aussi prévisible, aussi stéréotypée ? Peut-être l’homme avait-il envie de se pencher sur la Première Guerre Mondiale, une guerre peu représentée sur les écrans américains, après avoir creusé la Seconde (avec L’ Empire du soleil (1987), La Liste de Schindler (1993), Il faut sauver le soldat Ryan (1998), etc.).

Sans doute aussi s’est-il trouvé inspiré par le livre War Horse , de l’auteur Michael Morpurgo, publié en 1982 et destiné à un jeune public. Supposément aussi, avait-il envie de réunir sur un plateau des armées de figurants et de personnes impliquées. Une grande famille du cinéma.

Enfin, sans doute que la collaboration avec DreamWorks Pictures et Walt Disney Pictures n’a pas aidé à inspirer l’auteur vers des carcans moins ennuyeux. Ces deux studios ont d’ailleurs décidé de repousser la date de sortie du film en fonction des vacances de fin d’année, trouvant qu’il s’agissait de "ce" genre de film (le film de la période de Noël). Oui, mais quand même.

Que dire enfin de l’anthropomorphisation excessive, dérangeante, presque insupportable, calquée de l’humain vers le monde animal ? La volonté d’y transférer nos modes émotionnels ne respecte en rien l’être profondément divergent du mode animal. La comparaison est pourtant un mode qui affaiblit et nuit aux camps qu’elle tend à opposer. Toujours.

Cheval de Guerre laisse un goût peu convaincant. Peu convaincant, un tantinet longuet, peu inspiré, déjà-vu et revu. Des qualificatifs que l’on peine à écrire en les associant à l’ami Steven. Et l’espoir qu’il nous reviendra plus férocement. (Ariane Jauniaux)