Onata Aprile, Alexander Skarsgard, Julianne Moore, Steve Cooganrn
Maisie est une petite fille taiseuse avec de grands yeux
ouverts sur le monde, fille d’une rock star et d’un père businessman ascendant
absent, elle voit sa vie chamboulée, et
son monde changer d’apparence quand ses parents décident de se séparer.
Plus encore que mettre en scène un divorce, les réalisateurs
de What Maysie Knew vont jusqu’à démontrer l’objectivation de l’enfant :
la petite fille est un prix pour lequel les parents se battent dans l’unique but
de gagner l’anéantissement de l’autre. Prix,
qui, une fois obtenu n’intéresse plus personne. Maysie passe d’un parent à
l’autre comme une balle de baseball, puis est confiée à d’autres, parfois oubliée
aussi, voire abandonnée seule à son
propre sort en plein milieu de la nuit, car en dehors d’un mariage malheureux,
il n’y a plus de place pour elle.
Le divorce, on connait. Moult romans et films ont traité le
sujet, mais tout l’intérêt de celui-ci est qu’il repose entièrement sur le
regard ( et le jeu exceptionnel) de cette petite fille de six ans. A travers
ses yeux, rien ne semble faire sens ,
mais tout reste lumineux : pas de mélodrames, pas d’anéantissement.
A cet âge là , on croit encore ; et dans l’adversité ou l’abandon, Maisie sait
encore faire confiance et trouve toujours une main aimante pour la guider.
What Maisie Knew n’est pas un grand film : son scénario, comme sa
photographie, est un peu bancal, mais il rayonne d’honnêteté, et de fraicheur.
Ses réalisateurs tâtonnent et se cherchent, un peu comme un petit enfant perdu
dans un monde qui change trop vite pour lui,
mais ils proposent du vrai, du joli, et colleront un sourire sur les
visages des plus pessimistes. Leur message est celui-ci : la vie, parfois,
c’est beau. Et si une petite fille de 6 ans peut le voir, pourquoi pas
nous ?
Aurélie Waeterinckx