Prochainement sur vos écrans : Des coproductions égypto-belges…
Cette idée un peu farfelue au premier abord vient de la maison de distribution égyptienne « Good News 4 Films ». Emmenée par Adel Adeeb, cette dernière s’est fait une réputation en Égypte pour le nouveau souffle qu’elle apporte au Septième Art maghrébin. Originale et audacieuse, elle a dernièrement produit le film « Immeuble Yacoubian », adapté du livre éponyme et porté à l’écran par Marwan Hamed. Cette production fut la plus chère de l’histoire du , mais aussi un formidable succès sur le sol des pyramides comme au-delà. Et c’est là un pari que s’est lancé « Good News Group » ; la volonté de rendre au cinéma égyptien une place de premier choix sur le plan international.
C’est de ce désir qu’est également née l’idée de faire des coproductions entre Égypte et la Belgique.Ces deux pays n’ont de prîmes abord rien avoir sur le plan de l’industrie cinématographique et c’est bien là tout l’intérêt de leur rencontre. On connaît les difficultés qu’éprouve actuellement notre plat pays pour parvenir à mettre sur pied un projet aussi couteux que la réalisation d’un long métrage. De son côté, Égypte souffre d’un certain isolationnisme forcé qui fait que peu de ses productions filmiques ont l’opportunité d’être montrées au-delà de ses frontières.
Ainsi, les deux pays se rencontrent. Pour le premier, c’est l’occasion de trouver des financements et,pas des moindres, chez des producteurs égyptiens. Pour le second, c’est l’assurance de produire des films qui seront distribués à une large échelle.
Concrètement, les évènements vont se dérouler simplement. Ce dimanche 08 novembre, une table ronde organisée dans le cadre du Festival International du Film Indépendant de Bruxelles a rendu public ce projet entreprenant. Par la suite, deux films vont être produits dans le courant de l’année prochaine. Le principe est simple :les équipes de ces films doivent être multiculturelles. Un des films sera dirigé par un belge, l’autre par un égyptien. Chaque film comptera deux scénaristes, l’un belge, l’autre égyptien. Chaque film devra être tourné sur les sols des deux pays et comprendre un casting lui aussi au couleur des deux pays. De cette manière, il sera automatiquement bilingue.
La décision de travailler de la sorte repose sur un credo, fermement affirmer par Adel Adeeb : « Le cinéma n’a pas de nationalité. Au contraire, c’est le plus beau médium pour communiquer, au-delà des langues et des identités nationales. » Et comme il l’exprime aussi avec un sourire au coin des yeux, « Un film a énormément de pouvoir, il dépasse tous les tabous, tous les préjugés. Il est le meilleur moyen de se débarrasser des idées reçues pour prouver que nous sommes humains avant tout. » L’ambition d’Adel Adeeb est de réaliser des films commerciaux, dans le sens positif du terme, à savoir des films touchant un large public pour permettre une large communication, tout en témoignant d’un qualité filmique de haut niveau.
Beau projet en effet, un brin idéaliste peut-être, mais qui va sans doute ouvrir de nouvelles portes et de nouvelles voies de circulation à ces deux cinématographies. Reste à voir si les aspirations et les désirs de ces deux territoires pourront se conjuguer dans un produit filmique de qualité.
A l’avenir, « Good News Group » voudrait élargir ce concept de coproduction à d’autre pays, tels que l’Allemagne, l’Italie, la France ou encore l’Inde. Le cinéma égyptien serait-il en train de se découvrir un nouveau souffle ?
(Justine Gustin)