Retour sur la Cérémonie des Magritte du cinéma 2019 !

Chaque année en février, depuis 2011, a lieu la Cérémonie des Magritte du Cinéma. L’occasion de célébrer le cinéma belge francophone lors d’une soirée glamour toujours accompagnée d’une touche d’humour et pour cette 9ème édition, nous avons pu compter sur l’excellent Alex Vizorek. Côté récompense, « Nos batailles » de Guillaume Senez est le grand vainqueur de cette année avec cinq Magritte. « Girl » de Lukas Dhont remporte quant à lui pas moins de quatre statuettes, suivi en troisième position par le western psychédélique « Laissez bronzer les cadavres » d’Hélène Cattet et Bruno Forzani.

JPEG - 220.2 kio L’humoriste belge a réussi, en tant que maître de cérémonie, à tenir un rythme dynamique tout au long de la soirée, difficile de s’ennuyer ! Il a suivi les recommandations de Florence Foresti en offrant au public une danse des canards en guise d’introduction à son discours. Au cours de la soirée, tout le monde en a pris pour son grade. Il est revenu sur l’affaire de fraude au Tax Shelter par la société de production, Nexus Factory, tout en faisant une allusion au mouvement #MeToo, expliquant qu’en Belgique « les producteurs belges n’essayent pas d’abuser des comédiennes, ils préfèrent niquer directement le Tax Shelter ». Il a également taclé gentiment la RTBF, le nouveau partenaire diffuseur de la Cérémonie depuis 2018. « Le cinéma belge va très bien, mais aussi parce qu’il est soutenu par la RTBF qui diffuse régulièrement des films belges vers minuit sur la trois. » Même le prince Laurent a eu droit à sa petite réplique. « Merci au prince Laurent d’être là, de soutenir le cinéma belge », a-t-il commencé avant de continuer « Après tout, vous êtes un peu comme le cinéma belge, vous vous plaignez toujours de ne pas recevoir assez d’argent ».

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Le grand gagnant de cette soirée était le deuxième long-métrage de Guillaume Senez, « Nos batailles », qui s’est distingué dans les sections suivantes « Meilleur film », « Meilleure réalisation », « Meilleure actrice dans un second rôle », « Meilleur montage » et « Meilleur espoir féminin » pour la jeune Lena Girard Voss âgée de 7 ans. De son côté, « Girl » du réalisateur flamand Lukas Dhont a remporté le Magritte du « Meilleur acteur » pour Victor Polster, du « Meilleur scénario original ou adaptation », du « Meilleur acteur dans un second rôle » pour Arieh Worthalter et enfin, du « Meilleur film flamand ». Lors de la présentation des films en compétition, Alex Vizorek n’a d’ailleurs pas manqué de plaisanter sur « Girl » en disant « c’est surtout le premier film de l’histoire du cinéma où c’est le personnage principal qui a le final cut. » Il a ensuite énoncé le fait qu’on reprochait à « Girl » d’avoir été réalisé par un réalisateur qui n’est pas un transsexuel lui-même, ajoutant que « tout le monde ne peut pas avoir la conscience professionnelle de François Troukens », le réalisateur de « Tueurs ». Le film était d’ailleurs nominé dans neuf catégories, tout comme « Girl », mais n’est reparti qu’avec une statuette, celle de la « Meilleure actrice » pour Lubna Azabal. Sur la troisième marche du podium, c’est donc le long-métrage d’Hélène Cattet et Bruno Forzani, « Laissez bronzer les cadavres » qui a gagné trois Magritte, celui du « Meilleur décor », de la « Meilleure image » et du « Meilleur son ». Thomas Mustin, alias Mustii, a remporté le prix du « Meilleur espoir masculin » pour son rôle dans « L’échange des princesses ». Côté documentaire, c’est le film « Ni juge, ni soumise » qui est reparti avec la statuette. La juge Anne Gruwez était bel et bien présente hier soir à la Cérémonie, outrepassant l’interdiction du président du tribunal de première instance de Bruxelles, Luc Hennart, qui lui avait interdit de participer à l’évènement. Quant au « Magritte d’honneur », il a été remis cette année au pionnier du cinéma d’animation, Raoul Servais.

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L’acteur et réalisateur français Guillaume Gallienne était également présent à la Cérémonie où il est venu remettre le Magritte de la meilleure actrice. Après un discours rendant hommage aux femmes, et plus précisément aux actrices, il a déchiré l’enveloppe et proposé de remettre un prix aux quatre actrices nominées. Finalement, après qu’Alex Vizorek lui ait expliqué que c’était impossible, il a reçu une nouvelle enveloppe contenant le nom de la gagnante qui était donc, comme nous l’avons mentionné plus haut, Lubna Azabal pour son rôle dans « Tueurs ».

Vous pouvez retrouver ici l’ensemble du palmarès 2019.

(Nathalie De Man)