BABIES

Pourquoi ne pas s’accorder un moment-mimi ?

Une pause de tendresse plumetée avec douceur par la bouille - souvent irrésistible de drôlerie et d’intelligence pratique - de quatre petits bouts saisis dans les modestes et identiques moments de leur vie quotidienne et affective ?

Coline Serreau dans son joli (et trop) méconnu conte philosophique « La belle verte » avait tout compris de l’énergie propre aux bébés.

Ils ne savent rien faire d’utile, ils ne sont pas autonomes et pourtant ils sont par leur présence, leur regard attentif et dénué de jugement, leur sourire confiant une inépuisable source de re-harmonisation. Avec soi d’abord et parfois avec les autres.

Les esprits chagrins ou ceux pour quoi il n’est de bon film sans leçon de morale, arrière-fond politique ou statistiques économiques peuvent passer leur chemin.

En effet « Babies » est moins un documentaire qu’une capture affectueuse et respectueuse d’instants qui, parce qu’ils s’offrent en toute simplicité aux regards et aux cœurs qui savent voir, touche bien au-delà de la superficialité qui semble être, au premier et trop rapide abord, le fil conducteur de ces 76 minutes de bien-être visuel.

Parce que chacun sait, sans qu’il soit nécessaire de le marteler, que la ligne de départ n’est la même pour ces petits namibien, mongol, japonais ou américain.

Quant à leur ligne d’arrivée ...!

Maxime Le Forestier le chante avec force et humanité depuis 22 ans ans :

"Est-ce que les gens naissent égaux en droit
A l’endroit où ils naissent ?"
 
Sans que cela ait en rien changé la marche d’un monde qui continue à piétiner et fragiliser ceux qui portent son avenir.

Le jour où le cinéma et la chanson cesseront de « tirer à blanc » sera un grand jour. (mca)