Au bonheur des tout petits
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L’OURS ET LE MAGICIEN

Maris Brinkmans, Janis Cimermanis, Evalds Lacis (Lettonie 2009)
51 min.
11 août 2010
L'OURS ET LE MAGICIEN

Le cinéma est un territoire suffisamment étendu pour que s’y retrouvent, sans barrière infranchissable, tous les genres et toutes les techniques.

Espace suffisamment vaste pour que chacun y trouve de quoi picorer selon ses goûts et ses envies. Cette semaine 2 films ressortissant au même tiroir de classement, l’animation, et s’adressant au même public, les tout petits de 3 à 7 ans, sortent sur les écrans.

« L’extraordinaire voyage de Samy » (*) conçu dans les ateliers forestois de son réalisateur Ben Stassen et cet « Ours … produit par le studio AB (Animacijas Brigade) qui existe depuis plus de 50 ans à Riga en Lettonie.

Un même genre mais deux esprits et deux processus créateurs différents.

Le premier fait choix de la modernité graphique la plus récente - la 3D - l’autre se niche dans une tradition. Celles des marionnettes de tissus et de fil de fer animées image par image.

Le premier est spectaculaire, bavard, chromatiquement acidulé et lesté d’une morale écologique tellement appuyée qu’on se demande si elle est là pour satisfaire à un cahier des charges ou respecter un point de vue personnel.

Le second est, du moins dans deux de ses segments (**), sobre en paroles mais intelligemment bruité. Ses couleurs sont pastels et tendres à l’image de ses personnages touchants et attachants.

Du moins ceux qui, dans « L’eau magique » et « L’ours arrive » s’adressent autant au cœur des enfants qu’à leur bons sens pour apporter des solutions à une planète menacée par des changements climatiques.

C’est parce qu’il est dépourvu de toute prétention à la virtuosité technique que « L’ours … » séduit et déçoit lorsque dans sa troisième partie « Le maître des glaces » il sacrifie à la mode des combats spectaculaires.

Nimbé d’un humour discret « L’ours … » possède un charme un peu old fashion qui rappelle que le réalisateur de dessins animés (**) n’est pas obligé de sacrifier ses qualités d’artisan sur l’autel d’une pixarisation à tout prix.

Un peu comme le spectateur sait que pour raconter une histoire la technique ne suffit pas. Et que si l’idée est là, point besoin d’avoir un netbook pour la raconter. Un bon vieux crayon peut faire l’affaire. (mca)

(*) chroniqué sur ce site
(**) Vincent Patar et Stéphane Aubier , les inventeurs des héros du Pic Pic André Shoow. Nick Park, le créateur de Wallace et Gromit. Michel Ocelot qui a choisi de donner à la troisième aventure de Kirikou le relief de la 3D. Espérons qu’il ne se « schrekera » pas …