Drame
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ORDINARY MAN

Vincent Lannoo (Belgique/France 2005 - distributeur : Lumière)

Carlo Ferrante, Christine Grulois, Stefan Liberski

95 min.
30 novembre 2005
ORDINARY MAN

Le simple fait d’avoir été l’objet d’une queue de poisson peut-il amener un père de famille tranquille à disjoncter au point de tuer et de kidnapper ?

Telle est la proposition de réflexion posée par un metteur en scène qui s’était déjà, en 2001, dans « Strass » illustré par sa façon drue et décalée de traiter un sujet border line.

Certains verront dans ce film un thriller, d’autres une étude implacablement menée sur le dérapage d’un homme qui, sentant que sa vie conjugale lui échappe, va s’échapper de la réalité qui’il a jusqu’à présent connue pour devenir un psychopathe.

Dans « Falling Down » de Joël Schumacher, Michael Douglas adoptait une attitude de violenc tout aussi inattendue mais présentant néanmoins un but : renouer des contacts avec son fils.

Dans « Ordinary man » la violence est gratuite, elle est induite par le stress endogène du personnage principal campé par un très sobrement expressif Carlo Ferrante.
Cette gratuité est décrite à la pointe sèche gommant toute opinion morale ou tout jugement incluant une allusion, même minime, à une notion de responsabilité.

C’est évidemment le choix du réalisateur de mener son film comme il l’entend et de décrire une série de passages de l’acte avec un regard étrangement extérieur à ce qui se passe .
Mais c’est aussi celui du spectateur de trouver que la fin du film, proche de la farce, même pas grinçante, enlève au propos la rigueur et la causticité qui auraient pu l’apparenter à une variation de « In Cold Blood » de Richard Brooks

Finalement il peut en retirer l’impression d’avoir été, pendant 1h et demi, l’otage moins d’un fait-divers que d’un canular absurdement obscène. (m.c.a)