Armelle Deutsch, Valentina Cervi, Yvan Attal, Pascal Elbé
Pour Simenon (*) il existe des journées qu’il appelle administratives parce qu’elles sont ternes, sans lumière et vaguement ennuyeuses.
On a avec « R.I.F » la même impression de monotonie et de manque de relief.
Non pas parce que la mise est scène est sobre, classique, un tantinet ringarde - l’absence d’esbroufe est en soi un plus - mais parce que l’histoire souvent en panne de rythme et de finesse peine à convaincre.
Portée par deux acteurs au jeu un peu trop laborieux et prévisible : Pascal Elbée bougonne et Yvan Attal court - presqu’autant et aussi vite qu’Albert Dupontel dans « La proie » d’ Eric Valette.
Sur la route des vacances la femme d’un capitaine de police à Paris, disparaît. Il souhaite mener l’enquête peu satisfait des méthodes de celui qui est officiellement chargé du dossier, un gendarme dans une petite bourgade du Languedoc-Roussillon.
C’est dans cette opposition à la fois de deux tempéraments, l’un impulsif, urbain, l’autre protocolaire, provincial et de deux approches du travail, l’une instinctive l’autre procédurière que se niche le fragile intérêt du film.
Déjà sans sa première réalisation « Contre-enquête », Franck Mancuso privilégiait la prise en charge de la résolution d’une énigme par un proche de la victime et maintenait le suspens revanchard avec des ficelles dont sont friandes les séries télévisées.
On aborde des problèmes sociétaux graves, la pédophilie ou le transport d’illégaux, mais on le fait sans s’impliquer, en éllipsant toute réelle prise de position sur le sujet.
A sa décharge, il faut signaler que Franck Mancuso a scénarisé quelques épisodes du "Commissaire Moulin" et de la série qui cartonne sur FR3, « Adresse inconnue » (**).
Expériences télévisuelles de terrain qui l’ont immergé dans un processus créatif qui privilégie la surface à la profondeur.
La bouée à l’ancre.
Soyez attentif à la musique, elle est inventive et elle est de Louis Bertignac. (mca)
(*) « Les mémoires de Maigret » en presses pocket.
(**) série initiée par deux femmes - cela vaut la peine d’être souligné dans un support médiatique encore trop souvent machiste– Clara Bourreau & Anne Viau.