LES ADOPTES

Quelle attitude prendre (adopter ?) face à une telle palanquée de clichés qui mis bout à bout finit par créer une sorte de liturgie dont les trois axes, la vanité, la mièvrerie et l’artificialité sont la bible parfaite de la complaisance vis-à-vis de soi-même et de la condescendance vis-à-vis du spectateur ?

Le haussement d’épaules, le fou rire, la compassion, la patience, l’agacement ?

L’envie de prendre une paire de ciseaux ou une gomme virtuelle pour émonder le récit de ses banalités, le jeu des acteurs de ses facilités et sa recherche esthétique de ses flous et transparents qui ne font que souligner la minceur d’un propos - 2 soeurs parvenues à établir entre elles un certain équilibre voient celui-ci menacé par l’arrivée d’un amoureux et d’un accident.

Accident suivi d’un coma qui, je le crains, ne frappe pas que l’une des héroïnes mais aussi toute personne soucieuse d’un minimum d’exigences cinématographiques.

Le gag, parce qu’il y a en un, n’est pas que la cinéaste nous propose une œuvre poussive et maniérée - c’est son premier long métrage et elle a tout le temps de s’améliorer - mais c’est qu’elle croit, confortée dans ses illusions par une certaine presse flagorneuse et française, qu’elle a commis une œuvre importante.

Allant même dans un entretien accordé au Nouvel Observateur du 24 novembre 2011 confier qu’elle voulait « prouver que le cinéma peut avoir de l’imagination, lui qui en manque tant ».

Un tel aveuglement sur soi et une telle méconnaissance du travail de ses consœurs qui la même année nous ont proposé « Tomboy », « La guerre est déclarée », « Somewhere », « Winter’s bone », « We have to talk about Kevin », « Die fremde » … laissent sans voix.

Mais pas sans perplexité. (mca)

(*) respectivement de Céline Sciamma, Valérie Donizelli, Sofia Coppola, Debra Granik, Lynne Ramsay, Feo Aladag