Valérie Bauchau, Mona Jabé, Chantal Pirotte, Bernard Cogniaux, Thierry de Coster
Après le xième « Fait pas ch… » d’une jeune adolescente atteinte d’un toc très branché - filmer au quotidien son entourage familial à l’aide d’un téléphone portable - le spectateur a le droit d’en avoir assez.
Si l’art du cinéma est la façon de transformer des images multiples en un point de vue singulier (*), il n’est en rien une obligation de subir, sans réaction, un pensum.
Ce qui aurait pu séduire dans ce premier long métrage de Bernard Halut, le créateur du personnage télévisé « Bla bla », c’est de relever un défi : imaginer une histoire adaptée à des moyens techniques et à une durée de tournage conditionnés par les impératifs d’une société de producteurs privilégiant les micro-budgets.
Ce qui déçoit et finit par irriter c’est que ces contraintes finissent par évider le propos - décrire en parallèle deux catastrophes, l’une concernant la solitude d’une enfant livrée à elle-même, l’autre le drame d’adultes surendettés - de toute consistance.
Dévitalisé, par une hyper mobilité visuelle souvent proche des vertiges positionnels paroxystiques - parti pris délibéré de mieux ( ?) souligner les effets des vidéos filmées avec un GSM et de les mettre en concordance avec l’immaturité des personnages (**) - « Miss Mouche » finit par tomber dans les travers de celle du coche telle que l’a décrit La Fontaine dans une de ses fables.
« Ainsi certaines gens, faisant les empressés s’introduisent dans les affaires :
Ils font partout les nécessaires, et partout, importuns devraient être chassés » (mca)
(*) Jean-Philippe Bernard dans "Petit éloge du cinéma d’aujourd’hui" édité chez Gallimard collection Folio 2 €
(**) auxquels la plupart des acteurs issus du monde théâtral peinent à donner une profondeur et un relief cinématographiques.