Biopic
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Coup de coeurTHE LADY

Luc Besson (France/Royaume-Uni, 2011)

Michelle Yeoh, David Thewlis...

127 min.
21 décembre 2011
THE LADY

Avec « The Lady » , le réalisateur du « Cinquième élément » et de « Jeanne d’Arc » s’aventure dans un registre fort surprenant qui ne lui est pas du tout familier. Et pourtant, il s’en sort plutôt pas mal…

« The Lady » est une grande fresque (destinée à un grand public) qui retrace le parcours d’une femme extraordinaire, Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix en 1991 alors qu’elle était assignée à résidence par les autorités birmanes.

En novembre 2010, pendant que Luc Besson est en plein tournage de « The Lady » , la vraie Aung San Suu Kyi est enfin libérée après un total de plus de quinze ans de privation de liberté. Le film n’aura donc pas pu accomplir son but ambitieux de contribuer à sa libération, mais au moins il aura permis de mieux connaître cette icône de la non-violence qu’est Aung San Suu Kyi.

Plutôt que de se focaliser sur le côté historique et sur la lutte politique, Luc Besson préfère nous raconter l’histoire du drame familial qui a déchiré Aung San Suu Kyi et ses proches et mettre en avant le sacrifice personnel de cette femme qui, au nom de son long combat pour la paix, a du vivre séparée de son mari et de ses enfants restés à Oxford, ne pouvant retourner les voir sous peine de ne plus pouvoir remettre les pieds en Birmanie.

C’est ainsi qu’en 1999, son mari Michael Aris meurt d’un cancer sans avoir pu revoir sa femme car les autorités birmanes ne lui avaient pas accordé de visa.

Dans le rôle de Michael (mais aussi de son frère jumeau Anthony), on retrouve l’excellent David Thewlis qui incarne remarquablement le personnage de cet universitaire anglais complétement dévoué à sa femme malgré les années de séparation.

Finalement, même si « The Lady » reste un film commercial et plutôt manichéen (à cause de ce manque de subtilité typique de Besson dans son illustration des ‘bons’ et des ‘mauvais’), et qu’il tire souvent vers le mélo larmoyant (la musique grandiloquente d’Éric Serra ne se prive pas d’en rajouter une couche), c’est aussi un film d’une beauté et d’une sensibilité étonnantes. Et c’est avant tout un très beau portrait de femme, notamment grâce à la performance exceptionnelle de Michelle Yeoh qui incarne une Aung San Suu Kyi à la fois crédible et touchante.

Nadia Vodenitcharov