Adaptation d’un livre
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DES VENTS CONTRAIRES

Jalil Lespert (France 2011)

Audrey Tautou, Isabelle Carré, Marie-Ange Casta, Benoît Magimel,

91 min.
4 avril 2012
DES VENTS CONTRAIRES

« Des vents contraires » … ce sont à la fois un livre et un film.

Ont-ils été portés par des alizés favorables ?

Oui répondront ceux qui aiment les histoires mélodramatiques, tiraillées entre larmes et rires, pleines de sursauts narratifs et de surprises, baignées de culpabilité et de moments poignants.

Pas sûr penseront ceux qui privilégient la sincérité à la sensiblerie, la retenue à l’enfilade de rebondissements, l’approfondissement d’un thème à l’éclatement entre des problématiques trop diverses pour être crédibles.

Pour son deuxième long métrage après « 24 mesures », Jalil Lespert choisit de s’intéresser à la vie de Paul dont la vie bascule le jour où sa femme disparaît.

Pour ce faire, il s’adosse au roman d’Olivier Adam qui, avec Emmanuel Carrère, Marc Dugain et Philippe Claudel, fait partie de la petite coterie de ceux dont les œuvres sont les plus adaptées à l’écran.

Comme souvent chez Adam, l’intrigue se noue autour d’une disparition (*), d’une tentation de retrait du monde et s’intéresse à des gens ordinaires qui essaient de se reconstruire après un drame.

Jusque là tout va bien mais l’équilibre est fragile et souvent rompu entre sentiments et sentimentalisme, entre authenticité et naïveté, entre pudeur et pathos.

Porté par des acteurs auxquels on croit à moitié - en faire trop et trop volontairement nuit à l’émotion -, « Les vents.. . » s’enlise dans une mélopée dont le rythme binaire, une scène triste succède à une scène gaie, au lieu de stimuler l’intérêt du spectateur, l’endort.

Pour le réveiller, restent les paysages d’une Bretagne à front d’océan.

C’est à la fois très beau mais très insuffisant. (mca) 

(*) "Je vais bien, ne t’en fais pas" porté au cinéma par Philippe Lioret et "Le coeur régulier"