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SALMON FISHING IN THE YEMEN

Lasse Hallström (GB 2012)

Kristin Scott-Thomas, Emily Blunt, Ewan McGregor, Amr Waked

112 min.
9 mai 2012
SALMON FISHING IN THE YEMEN

Le charme de la british attitude du moins dans la première partie du film.

Qui séduit par son rythme cool, la loufoquerie de ses dialogues et sa désinvolture à épingler, avec une élégance qui fait "mouche", les travers de la scène politique anglaise.

Que se passe-t-il lorsqu’un cheik yéménite et milliardaire demande à un scientifique psycho-rigide de l’aider à construire sur ses terres désertiques un oued « climatisé » afin de pouvoir s’adonner à son activité favorite, la pêche au saumon ?

Une pareille idée ne pouvait que germer dans un pays, la Grande-Bretagne, qui aime la nature, fait du lancer en rivière un sport national et considère comme allant de soi le basculement d’un homme à la vie banale dans un réjouissant n’importe quoi.

Pas question ici d’agitation, de stress ou de vocifération quand la situation prend une tournure non attendue. Lasse Hallström choisit d’adopter la cadence lente du pêcheur du dimanche qui attend, parfois en somnolant, que le poisson morde à l’hameçon.

Le flegme, l’humour et le charme des acteurs - le casting est de haute gamme, Kristin Scott-Thomas est formidablement hilarante en névrosée snob et surbookée, Ewan McGrégor délicieux en fonctionnaire tombant amoureux - arrivent souvent à bémoliser la consensualité d’un scénario qui fait la part (trop) belle à une bienséance peu crédible.

Quand ces qualités sont insuffisantes à adoucir le côté fleur bleue des relations qui s’établissent entre les personnages, il reste un atout classieux dans la manche de « Salmon … ».

L’atout des magnifiques paysages écossais, de la douceur tranquille de la pluie londonienne et du mystère du cycle de vie des salmonidés.

Sous la surface lisse d’un « petit » film plombé de clichés peut se glisser une musique plus singulière qui prend discrètement en compte la complicité et les rêves de paix pouvant s’établir entre des gens que les convictions religieuses séparent.

« Salmon… » est de ceux-là. Raison pour laquelle il résonne d’un romantisme utopique et rafraîchissant. Parce qu’il ne désespère pas de la condition humaine.

Le film est une adaptation du livre de Paul Torday paru en 10/18. (mca)