BYZANTIUM

Des vampires sans dents… un film sans mordant… Neil Jordan nous avait habitués à mieux ! Déjà en 1994 le réalisateur irlandais s’était aventuré du côté des histoires de vampires avec le fameux ’Entretien avec un vampire’ . Avec ’ Byzantium’ il tente de revisiter le mythe mais sans rien y apporter de notable. Optant pour une esthétique plutôt sobre, il prive entre autres ses vampires de leurs canines légendaires qu’il remplace par un ongle de pouce pointu (soit dit en passant, si il cherchait à éviter le ridicule, ce n’est pas vraiment gagné).

Souffrant de quelques longueurs et d’un excès de flash-backs qui freinent le rythme général,  ’Byzantium’ risque de paraître vite ennuyeux. L’histoire met trop de temps à se mettre en place et manque tellement de vitalité que le spectateur pourrait facilement décrocher, à moins d’être subjugué par la plastique de Gemma Arterton qui endosse le rôle de Clara Webb, une vampire stripteaseuse et prostituée (métier qu’elle exerce depuis plus de 200 ans, n’ayant rien trouvé de mieux…) Accompagnée de sa fille Eleonor (Saoirse Ronan) qu’elle présente comme sa sœur, Clara passe l’éternité à fuir les vampires d’une vieille fratrie qui exclue les femmes et ne leur permet surtout pas de créer de nouveaux vampires, sous peine de mort (pour la mère et sa progéniture).

Comme dans toute histoire de vampires qui se respecte, ’ Byzantium’ parle aussi de romance, ici entre un jeune homme leucémique (interprété par Caleb Landry Jones dont la mollesse de jeu et le manque de charisme rendent la crédibilité de l’idylle douteuse) et la mélancolique Eleonor.
 
Pourquoi une caméra quand même ? Pour l’excellente Gemma Arterton dans un rôle de bad girl qui lui va bien, et pour Saoirse Ronan que j’ai trouvé nettement moins agaçante que d’habitude.

Nadia Vodenitcharov