Chronique musicale
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METALLICA THROUGH THE NEVER

Nimrod Antal

Dane DeHaan, James Hetfield, Lars Ulrich, Kirk Hammett

93 min.
9 octobre 2013
METALLICA THROUGH THE NEVER

En dépit d’une bande-annonce trompeuse, c’est bien de musique dont il est avant tout question durant les 93 minutes de ce Metallica Through the Never , qui mêle un _show colossal et les (més)aventures hallucinées d’un jeune roadie. Inutile de dire qu’en fonction de l’intérêt porté au heavy metal les réactions varieront considérablement selon les spectateurs.

Filmé à Vancouver et Edmonton, le concert, techniquement écrasant, présente Metallica au sommet de sa puissance : scène circulaire, accessoires démesurés, sol en écrans LED, laser _show, effets pyrotechniques - la créativité du groupe semble ne connaître aucune limite et le résultat est superbe. La 3D irréprochable rehausse encore l’ensemble en projetant le spectateur directement parmi les musiciens.

Le scénario annexe, plongé dans le cratère du live, est quant à lui réduit à la portion congrue : parti dépanner un camion contenant une cargaison indispensable au concert en cours, le jeune Trip (adéquatement nommé, si on en juge par sa consommation de pilules diverses) grille un feu rouge et provoque un accident. C’est le début d’une descente aux enfers, à travers un monde post-apocalyptique en symbiose étroite avec la musique. Les images sont sauvages mais esthétiques, les trouvailles visuelles impressionnantes, et la technique mise à leur service impeccable. Seule réserve : la cohérence n’est pas le point fort de l’élément narratif, qui vise uniquement à renouveler le genre du concert filmé et à souligner le caractère unique du _show.

Through the Never n’est pas un film d’action : l’errance dans la ville/champ de bataille se décline par flashes, et le véritable sujet est Metallica sur scène, rien d’autre. Dane DeHaan tient l’unique rôle consistant de la fiction ; quant à James Hetfield, Lars Ulrich, Kirk Hammett et Robert Trujillo, prestigieux vétérans du genre, ils ne s’aventurent pas dans de laborieuses prestations d’acteur mais font ce qu’ils savent faire de mieux, à savoir délivrer un spectacle hors normes, qui mêle sans fausse note puissance, maîtrise et débauche de moyens.

En résumé, le film est un régal pour les headbangers qui s’accommoderont du gigantisme et des moyens financiers ostensibles d’un groupe dont la politique commerciale n’a pas fait l’objet que de compliments. Quant aux non-initiés, ils risquent de recevoir un choc, plus ou moins tolérable en fonction de leur oreille musicale - ou de ce qu’il en reste après une heure et demie de matraquage aux décibels : Through the never mise sur un volume sonore qui tente manifestement de se rapprocher au maximum des conditions du live, et si l’overdose auditive plaira au public conquis du louder is better, elle court le risque de représenter une gêne pour les autres spectateurs.

( Audrey Collin )