A SECOND CHANCE

Andreas est un jeune inspecteur de police dynamique et prometteur qui gère, en plus de son travail, les déboires de Simon, son co-équipier qui ne parvient pas à se remettre de son récent divorce. Lorsqu’il rentre à la maison, c’est en père attentionné et en mari comblé qu’il a le bonheur de retrouver sa belle épouse et leur nouveau-né. Un matin, les deux policiers sont appelés pour une violente dispute chez un couple de junkies. Lorsqu’Andreas découvre que leur nourrisson est totalement laissé à l’abandon, il est en état de choc. Révulsé par la maltraitance dont cet enfant est victime, il mettra tout en œuvre pour en retirer la garde à ces parents qu’il juge irresponsables et dangereux.

Qui peut être digne d’être parent et qui peut en juger ? C’est en mettant en présence deux couples diamétralement opposés que Susanne Bier explore ces questions, tout en évoquant sans ambages la maltraitance infantile.

Si au cours de la première demi-heure la réalisatrice danoise parvient à étirer avec une brillante maîtrise la corde de la tension dramatique, il ne peut en être dit de même pour l’ensemble du film. Au fil des minutes, le suspense s’effiloche, le propos s’affadit au point de rendre le tout prévisible. Certes, il ne peut être reproché à Susanne Bier d’avoir versé dans la caricature car si elle confronte deux microsomes sociaux et familiaux qui se situent aux antipodes l’un de l’autre, elle en fait aussi éclater les apparences trompeuses. Malheureusement l’approche choisie pour révéler les lézardes et les déséquilibres d’une famille apparemment irréprochable manque quant à elle de subtilité et dilue en conséquence tout effet de surprise.

Enfin, en tenant absolument à porter jusqu’à son dernier souffle l’explication de son titre, la cinéaste déforce considérablement la puissance de son épilogue.

( Christie Huysmans )