Thriller social
2étoile(s) 2étoile(s) 2étoile(s) 2étoile(s) 2étoile(s)

MONEY MONSTER

Jodie Foster

George Clooney, Julia Roberts, Jack O’Connell…

95 min.
1er juin 2016
MONEY MONSTER

Lee Gates est une personnalité influente et un gourou de la finance à Wall Street. Chaque jour, il anime l’émission « Money Monster » dans laquelle il prodigue des conseils financiers. Mais les choses se gâtent lorsque Kyle, qui a perdu tout son argent en suivant les recommandations de Lee, décide de le prendre en otage pendant son émission devant des millions de téléspectateurs.

La première fois que Jodie Foster était venue à Cannes, c’était en tant qu’actrice en 1976 pour « Taxi Driver » de Martin Scorsese. Depuis, c’est en tant que réalisatrice que l’Américaine se rend au festival. En 2011, elle présentait hors compétition « Le Complexe du Castor » avec Mel Gibson. Cinq ans plus tard, elle est revenue pour la 69e édition du Festival de Cannes avec son nouveau film, le thriller « Money Monster » présenté hors compétition. Jodie Foster réunit à l’écran le duo George Clooney et Julia Roberts (Ocean’s Eleven, 2001 ; Confessions d’un homme dangereux, 2002 ; Ocean’s Twelve, 2004), rejoints par Jack O’Connell qu’on avait notamment vu dans « Invincible » d’Angelina Jolie (2014).

Le film est une mise en abîme du monde de la télévision qui se déroule essentiellement en huis clos, sur le plateau et en régie. Pour tourner ces scènes, l’équipe a utilisé les studios de CBS dans l’Upper West Side à Manhattan. Afin de distinguer le film de l’émission, puisque les deux s’appellent « Money Monster », la cinéaste a eu recours à deux esthétiques bien distinctes qui ont été créées en utilisant deux types de caméra : cinéma et télévision. Les caméras de cinéma offrent une image moins colorée et moins éclatante que celles de télévision, et se trouvent au plus près des personnages afin de capter leurs émotions pour les transmettre directement aux spectateurs. La transition entre les images filmées par les caméras de télévision et celles produites par les caméras de cinéma, permet de passer de l’artificiel au réel, et inversement, alternant ainsi entre deux ambiances complètement différentes au sein de l’univers diégétique du film.

À travers ce quatrième long-métrage, Jodie Foster dénonce entre autres le traitement de l’information faite par certains médias, ainsi que le cynisme des grands patrons. Elle aborde également les thématiques du direct à la télévision ainsi que celle de la finance. Pour la réalisatrice, Cannes incarnait en fait le lieu parfait pour venir présenter son nouveau long-métrage puisque tous les ingrédients du film (les célébrités, l’argent et les médias) s’y retrouvent chaque année [1] . Le film réussit aussi à rendre accessible au grand public des termes relatifs au monde de la finance, notamment par le biais de l’animateur qui doit expliquer ces notions aux téléspectateurs de l’émission.

Véritable film de genre, « Money Monster » remplit ainsi sa promesse de divertir le grand public en le tenant en haleine grâce à un rythme effréné. Ce que l’on reproche surtout au film, c’est de finir par tomber dans le piège du manichéisme qu’il avait réussi à éviter jusque-là mais dans lequel il s’engouffre au cours de la dernière partie en trouvant un responsable qui devient le grand méchant loup de Wall Street.

 

(Nathalie De Man)

 


[1] http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18652587.html