CE QUI NOUS LIE

« Ce qui nous lie » est le nouveau film de Cédric Klapisch avec en haut de l’affiche Pio Marmaï (« Le premier jour du reste de ta vie »), Ana Girardot (« Un homme idéal ») et François Civil (« Made in France »). Oscillant entre la comédie et le drame, le film exploite les thèmes de la culture viticole et de la famille en plantant le décor en Bourgogne, une région familière au réalisateur. C’est avec bienveillance que l’on regarde ce film sympathique mais qui ne dévoile cependant rien de très surprenant au niveau du scénario.

L’histoire se déroule sur une période d’un an, au rythme des saisons. Le film s’ouvre sur un prologue où le fils aîné, Jean, raconte en voix-off son besoin de quitter sa Bourgogne natale pour voir autre chose. Le spectateur apprend qu’il a parcouru le monde pendant plusieurs années. Rien n’est montré du voyage, ce dernier faisant l’objet d’une ellipse. C’est en apprenant que l’état de santé de son père s’est dégradé qu’il décide de revenir. Il retrouve sa sœur, Juliette, et son frère, Jérémy qui lui en veut d’être parti sans donner de nouvelles.

Tout au long du film, il sera question d’identité, d’héritage, d’amour et de complicité fraternelle. Si au départ, le cinéaste place au centre du récit le personnage de Jean, les deux autres membres de la fratrie vont grappiller de l’importance tout au long du film. C’est d’ailleurs Juliette qui sera amenée à être à la tête du domaine. Elle devra apprendre à avoir confiance en elle et à faire face aux remarques sexistes. De son côté, Jérémy tente de ne pas se laisser écraser par son beau-père qui se mêle un peu trop de ses affaires.

Le film trouve rapidement ses limites dans cet éparpillement. Même si quelques scènes parviennent à sortir du lot, on a du mal à s’attacher aux personnages. La question de l’héritage semble traîner en longueur, sans parler des problèmes conjugaux de Jean qui prennent un peu trop de place dans l’histoire. « Ce qui nous lie » aurait pu être le film de la maturité du réalisateur, malheureusement ça ne sera pas pour cette fois-ci.

(Nathalie De Man)